jeudi 15 septembre 2016

Le marronnier du Goncourt

"Et c'est reparti... encore du saucisson !"
Boby Lapointe est mort en 1972 et le prix Goncourt lui a survécu. Même s'il ne faut voir aucune relation de cause à effet entre ces deux faits. Le prix a 113 ans, ça nous rajeunit pas ça madame. 

En Septembre c'est le mois des vendanges et de l'établissement de la première liste de sélection pour le prix Goncourt. 
C'est bien le prix Goncourt, ça fait de la pub pour Drouant, ça flatte les égos du jury et ça fait vendre les journaux. Sans compter que ça te file un coup de boost dans les ventes, quelque chose de velu. En ces temps de misérabilisme perpétuel où l'on nous vend de la dépression en fuseaux horaires non-stop, ça ne mange pas de pain.
Petit graphique pour rappel de l'intérêt des prix littéraires pour les éditeurs : 

Bon alors, et cette liste ? Et bien la voilà : 

Natacha Appanah - Tropique de la violence (Gallimard)
Metin Arditi - L’enfant qui mesurait le monde (Grasset)
Magyd Cherfi - Ma part de Gaulois (Actes Sud)
Catherine Cusset - L’Autre qu’on adorait (Gallimard)
Jean-Baptiste Del Amo - Règne animal (Gallimard)
Jean-Paul Dubois - La Succession (L’Olivier)
Gaël Faye - Petit Pays (Grasset)
Frédéric Gros - Les Possédées (Albin Michel)
Ivan Jablonka - Laëtitia ou la fin des hommes (Seuil)
Régis Jauffret - Cannibales (Seuil)
Luc Lang - Au commencement du septième jour (Stock)
Laurent Mauvignier - Continuer (Minuit)
Yasmina Reza - Babylone (Flammarion)
Leila Slimani - Chanson Douce (Gallimard)
Romain Slocombe - L’affaire Léon Sadorski (R. Laffont)
Karine Tuil - L'Insouciance (Gallimard)

Alors, est-ce que cette première sélection a bénéficié de l'arrivée de Virginie Despentes dans le jury ? S'agit-il d'une sélection plus rock & roll ? Je tombe le masque tout de suite : je n'en ai lu aucun. Mais à mes questions précédentes et pour suivre un minimum l'actualité littéraire, je constate qu'il n'y a pas de révolution dans les palais... Les éditeurs qui trustent les premiers rôles sont là -Gallimard x5 - l'underground et la littérature dissidente ou à minima alternative n'est pas encore prête d'entrer dans la sélection. Et puis ce sont toujours les mêmes bouquins dont on nous parle depuis deux mois, ceux qu'on voit dans les journaux, dans la lobotoboîte (communément appelée télévision), bref, la même publicité pour les mêmes lessives. 
Après, il peut être amusant de prendre les paris. Voilà ,je me lance, juste pour le fun comme disent les djeuns. Je mise un pièce sur "Règne Animal" de Del Amo; je n'ai pas lu son bouquin mais je l'ai feuilleté et bon sang, il y a de la puissance dans les lignes que j'ai parcourues. Et puis il est toulousain, et ça compte... "Ô Toulouse !
On a commencé avec Boby Lapointe, on peut bien finir avec Nougaro.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire