mardi 8 novembre 2016

Lecture : Stephen King - Desolation

Stephen King, comme la majorité des écrivains de ce calibre, cristallise toutes les passions et leurs contraires chez leurs fans et leurs détracteurs. Dans un concert de louanges dont la vitalité n'a d'égal que la furie des opposants, difficile de se faire son idée... sauf à le lire. Et cela tombe bien puisque c'est bien ce qu'on attend d'un livre à priori. 
Adolescent, je n'ai pas lu King. En dehors de Lovecraft, la littérature d'horreur et assimilée ne m'a jamais vraiment attiré. J'ai attendu d'avoir 41 ans pour lire mon premier bouquin du mythique auteur du Maine et c'était l'hiver dernier avec "Mr Mercedes", un de ses rares polars ! Un peu moins d'un an plus tard, j'ai profité d'une visite impromptue chez un bouquiniste régional pour tenter le coup d'une deuxième lecture avec "Désolation".

Le début de l'histoire est cinématographique au possible : une route nationale perdue dans un coin du désert américain. Des gens comme vous et moi qui roulent avec leurs soucis et leurs promesses de petits bonheurs... jusqu'à ce que surgisse l'élément perturbateur, ce qu'on appelle l'écueil qui fait basculer l'histoire : un panneau avec un chien crevé dessus. Et puis rapidement une voiture de flic qui les prend en chasse avec au volant un grand méchant flic. 
La suite c'est une série de personnages qui se retrouvent tous captés dans les rets du filet de cette créature changeante et surnaturelle qui se cache sous les traits de ce flic. Avec ce qu'il faut de gore, d'araignées venimeuses, de serpents à sonnettes, de rats affamés, et de passages sanguinolents. Stephen King en fait des tonnes. La première moitié du bouquin se lit bien. Il faut avouer que l'auteur possède un véritable sens de la narration et sait y faire pour capter l'attention de son lecteur. Il suffit d'un seul paragraphe et nous voilà happés par l'intrigue avec une force terrible. Difficile, voire impossible de relâcher le bouquin une fois démarré. 

Le problème c'est après : 823 pages en format de poche ! Soyons sérieux deux minutes, ce n'est pas raisonnable Stephen, tu ne peux pas pondre des bouquins de plus de 800 pages pour raconter l'histoire d'une créature démoniaque déguisée en flic aux prises avec des américains moyens emmenés par un gamin croyant qui fait sa prière! Oui alors il ne faut pas être réfractaire aux bondieuseries non plus pour aller au bout de ce roman, car passés les 350 premières pages, on bascule vraiment dans un trip mystique qui, combiné aux longueurs terribles du récit, m'a fait carrément sortir du livre après avoir passé le cap des 500 pages. C'était trop. Trop de redites, trop de passages inutiles, trop de scènes similaires, trop de tout ! King a écrit ce bouquin en 1996, il y a pile 20 ans. Il semblerait qu'au début de sa carrière, certains bouquins étaient plus courts et plus efficaces. Peut-être retenterai-je ma chance en piochant dans l'un de ceux-là. Mais pas tout de suite, un bouquin d'horreur par an, c'est déjà beaucoup pour moi. 

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