jeudi 30 mars 2017

L'appel du 30 mars

En cette période de campagne électorale qui voit s'affronter une douzaine de tristes sires tous plus détestables les uns que les autres - la faute entre autres à un système électoral périmé et contre démocratique - il faut célébrer toute tentative ou possibilité de faire un pas de côté. Et d'oublier, pour un temps ce panier de crabes imbus et nombrilistes à la solde des financiers frappés d'amnésie générale. 
En ce 30 mars il faut souligner la possibilité donnée à une certaine population de jouir d'un peu d'évasion - à défaut de reconquérir le droit pourtant fondamental du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
L'éditeur Gallmeister a la riche idée de republier ce jour, en poche dans sa très recommandable collection Totem, le livre de Henry David Thoreau écrit en 1846 - excusez du peu - et intitulé "La désobéissance civile". Cet essai écrit par l'auteur à l'occasion d'un séjour en prison pour avoir pris position contre l'esclavagisme me semble plus que jamais d'actualité (hélas ?)  
Extrait : 

Henry David Thoreau - La désobéissance civile, Gallmeister 48 pages, 3€

mercredi 29 mars 2017

Sacré Big Jim

J'ai lu ces deux derniers jours "Le vieux saltimbanque", le dernier livre écrit par l'immense Jim Harrison (à tous les sens du terme). En attendant une prochaine critique, je ne résiste pas à l'impatience d'en dire tout le bien que j'en ai pensé. 
Il y a un an tout juste (26 mars 2016) l'écrivain américain nous quittait quelques semaines seulement après avoir terminé l'écriture de ce livre testament. Récupéré à sa sortie en France quelques mois plus tard, j'avais mis ce bouquin de côté pour le lire un an après la disparition du poète borgne. 
147 pages seulement mais absolument irrésistibles, tendres et profondes, personnelles et caractérielles à l'image de leur auteur. Absolument génial et aussi un peu triste à l'idée qu'on n'aura plus d'inédit de cette qualité. So long Jim et merci pour cette pépite.

Extrait : Comment bien écrire quand on pense tout le temps à la bouffe? On ne peut pas essayer d'écrire sur la sexualité, le destin, la mort, le temps et le cosmos quand on rêve en permanence d'un énorme plat de spagettis aux boulettes de viande.

mardi 28 mars 2017

Quais du polar 2017

Quais du Polar c'est ce week-end à Lyon. Toutes les informations sur les conférences, tables rondes et autres animations se trouvent sur le site officiel.
Je ne suis pas un dingue de polar proprement dit mais la littérature noire est large, et on ne peut pas louper un tel événement à deux pas de chez soi, j'y serais donc pour assister à quelques conférences le samedi. 

lundi 27 mars 2017

L'humeur du... 27 mars

Le salon "Livre Paris" vient de fermer ses portes sur le défilé écœurant des candidats à la bouffonnerie présidentielle. Chacun y est allé de sa petite phrase sur son auteur favori, sur son livre de chevet... Nauséeux de sourires torves et de "bon sentimentalisme" réchauffé. La culture demeure la grande oubliée de cette mascarade qu'on appelle la campagne électorale. Les culs terreux de journalistes à la solde des grands patrons de presse font la pluie et le beau temps en débitant des inepties qui régalent le petit peuple. Le même qui pense que dans cent ans on parlera encore de Marc Lévy comme de Stendhal et qui connait tout son Harry Potter par cœur mais qui n'a jamais entendu parler de Lewis Carroll. Le monde du livre se sclérose autour des éternels identiques éditeurs, même si certains sauvageons adeptes de l'impertinence font de la résistance. Tout cela ronronne plutôt gentiment et on sert les mêmes poncifs dans les médias asthmatiques dont la mission est d'endormir le bon peuple. 
C'est drôle ce que l'inconscient populaire peut fabriquer comme fantasme à la peau dure. Quand on parle d'écrire des livres, beaucoup de gens s'imaginent que l'on en vit - et plutôt bien même. Pour eux, l'auteur est forcément pété de pognon, blindé de thunes. Mais pour un Musso ou un Bussi, combien de milliers d'anonymes ? Et le talent n'a rien à voir là-dedans, bien entendu. Enfin, bien entendu, c'est pas sûr : étonnant le nombre de gens qui s'imaginent aussi que les chiffres de vente sont indexés sur la qualité du livre. Mais bon, puisqu'on le dit à la télé ou dans l'Express...
Pour information, d'après les chiffres de la SGDL (Société des Gens De Lettres) 90% des auteurs qui adhérent à la sécu des auteurs gagnent moins du smic avec leurs droits d'auteurs. 

Finalement la seule bonne nouvelle de ce salon Livre Paris, c'est qu'une fois de plus le livre papier garde les faveurs du public, et que les ventes d'e-books connaissent une érosion un peu partout. J'ai rien contre le support, mais plutôt contre les ayatollah qui le vénèrent. Tous les illuminés qui se sont paluchés sur l'arrivée des liseuses et des e-books en annonçant la mort du livre papier sous peu se sont foutus le doigt dans l’œil jusqu'au sphincter. Et ça me fait bien marrer.

samedi 25 mars 2017

Occasions de Mars

Réception du colis de livres d'occasions de la quinzaine... La table de nuit s'est donc regarnie. Ouf.










mercredi 22 mars 2017

Lecture : Larry Brown - Fay

Emporté trop tôt par une crise cardiaque, Larry Brown n'a certainement pas eu le temps d'exprimer la plénitude de son talent d'écrivain. 
Je n'ai découvert que récemment ce conteur de l'Amérique des démunis et des sans grade, à l'occasion de deux lectures coup sur coup, "Père et fils" et "Joe". 
Profitant de la récente réédition chez Gallmeister d'un bouquin écrit en 2000, je me suis donc attelé à la lecture de "Fay", 550 pages qui s'intéressent au destin de Fay, jeune femme déjà apparue dans "Joe". Donnant son prénom au roman, Fay est un personnage fort qui découvre la vie en même temps qu'elle découvre les émois qu'elle inspire aux hommes sur sa route. On reconnait tout de suite le style Larry Brown : une écriture qui s'attache à des détails insignifiants de l'existence en réussissant à en extirper la moelle la plus intime pour en faire des épisodes marquants. Plus : des personnages attachants de loosers magnifiques, des paumés qui s'évertuent à vivre malgré l'absurdité de certaines situations et la grossièreté de ceux qui les entourent. 
Grand médiateur des âmes tourmentées de l'Amérique rurale white trash, Larry Brown promène une nouvelle fois son regard bienveillant sur ces personnages attachants en diable. Peut-être moins économe de moyens qu'il ne l'avait été pour "Joe", ce bouquin-là reste en dessous de celui-ci mais n'en demeure pas moins un très bon roman des oubliés qui s'évertuent à vivre. Le lecteur s'attache à Fay et à son destin, tremblant devant son inconscience mais vibrant en la découvrant prête à tout pour assumer sa vie. Au final 550 pages qui passent à toute vitesse et dont on ressort rasséréné et confiant sur la grandeur de certaines âmes perdues.

Quatrième de couverture : "À dix-sept ans à peine, Fay fuit une vie de misère. Elle s’élance sur les routes du Mississippi pour gagner la mer et un autre avenir. Elle n’a pas mis les pieds à l’école depuis longtemps, ignore beaucoup des règles de la vie en société et ne sait pas vraiment ce que les hommes attendent des femmes. Belle, lumineuse et parfois inconsciente, elle trace sa destinée au hasard de ses rencontres, s’abandonnant aussi facilement qu’elle prend la fuite. Mais cette femme-enfant qui ne réalise qu’à demi l’emprise qu’elle exerce sur ceux qui croisent son chemin, laissera dans son sillage une traînée de cendre et de sang".

Extrait : Fumer à nouveau.En avoir une entre les doigts.Tous les chewing-gums et les bonbons qu'elle s'était mis dans la bouche, puis l'hypnose, à laquelle elle s'était soumise, à Tupelo, et arrêter, arrêter jour après jour, tout ça pour quoi?Pour se retrouver à nouveau avec une cigarette entre les doigts. si on se rendait malheureux en arrêtant, pourquoi arrêter? Et si ça tuait, merde, elle pouvait se tuer sur cette route, cet après-midi, mais ça ne signifiait pas que ça arriverait. On pouvait se faire tuer en traversant la rue. Bon sang, cent cinquante kilos de merde gelée pouvaient tomber d'un avion et écrabouiller dans son fauteuil un type plongé dans la lecture du dernier Danielle Steel. Merde, on pouvait se faire tuer en allant à l'église.Crise cardiaque. Boum! De toute façon,il fallait bien mourir.  

Larry Brown - Fay , Gallmeister . 560 pages - 12 € 

mardi 21 mars 2017

Lecture : Larry McMurtry - Texasville

Larry McMurtry est l'auteur du très bon "La dernière séance" qui, comme son titre ne l'indique pas, n'a rien à voir avec l'émission présentée par Eddy Mitchell dans les années 80 et qui a rythmé les soirées du mardi de mon enfance. 
Tout naturellement après avoir apprécié cette première incursion chez l'auteur j'ai eu envie d'y revenir et "Texasville" toujours publié chez Gallmeister, en fut l'occasion.
Ce n'est qu'après avoir commencé la lecture que j'ai réalisé que ce titre
utilisait un personnage récurrent de l'auteur, le dénommé Duane Moore, qui revient dans plusieurs des bouquins de McMurtry. Ici, de quoi est-il question ? Je vais faire le fainéant et copier/coller une description trouvée sur le net et qui résume très bien le propos : "Duane couche avec Suzie qui couche avec Dickie qui se marie avec Billie Anne qui s'enfuit avec Junior qui est amoureux de Nelly qui est fiancée à Joe. Janine méprise Bobby Lee qui ne peut pas piffer Eddie qui a une peur bleue de Karla qui déménage chez Jacy qui pique le chien de Duane."
D'après un critique du magazine "Le point", il s'agit de "Cinq cent cinquante-cinq pages de lubie, de délire et d'éclats de rire, un vrai voyage en folie pure, pour une comédie humaine inoubliable." D'après "Télérama" (on ne rit pas), c'est "Un roman loufoque et hilarant sur l'Amérique, les cours du pétrole et la crise de la cinquantaine"
Ouais. Le coup des puits de pétrole et des époux désabusés, de leurs épouses frustrées, c'est vrai que c'est bien troussé. Mais pour le reste... que de longueurs, que de situations qui n'avancent pas, que de personnages stéréotypés... ça m'a semblé un peu vain et très creux ou bien le contraire, très vain et un peu creux, allez savoir... Alors tout ça c'est bien beau mais ça m'a pas vraiment emballé et 555 pages pour raconter ça, c'est environ 400 de trop. Sur le coup, je crois pas que je vais poursuivre l'aventure Duane Moore. En revanche, le sens du dialogue de Larry McMurtry et ses paysages de l'ouest éternel font toujours mouche, aussi je tenterai dans quelques temps un autre de ses romans hors cycle Duane Moore.  

Extrait : "Duane avait encore moins confiance dans l'herbe des Bermudes que ces malheureuses graminées n'en avaient en leur propre pouvoir, mais il n'en signa pas moins le chèque, tout comme il l'avait fait pour la niche qu'il était en train de réduire en petit bois. A grand renfort d'achats inutiles, il avait presque réussi pendant un temps à se convaincre qu'il était toujours riche, mais ce stratagème ne marchait plus. 

Shorty, un berger noir du Queensland, sursautait à chaque détonation. Contrairement à Duane, il ne portait pas de casque sur les oreilles, mais il aimait tant son maître qu'il ne le quittait pas d'une semelle, même au risque de devenir sourd."

Larry McMurtry - Texasville, Gallmeister- 554 pages, 12.6 €

lundi 20 mars 2017

Lecture : Jean-Paul Dubois - Hommes entre eux

Des fois on se fait des idées sur les gens. Non pas des fois, tout le temps. Jean-Paul Dubois, par exemple, pour moi c'était un gars sympa de Toulouse qui écrit des romans français sympas. Sauf que j'avais jamais lu de bouquins de Dubois jusqu'à maintenant. J'ai profité d'un passage à la bibliothèque de mon village pour tenter ma chance avec "Hommes entre eux".
Ce qui m'intrigue le plus chez Dubois c'est son rapport à l'écriture et la façon détachée dont il en parle ici et là. L'écriture lui est compliquée, fatigante, il ne s'y met que difficilement, chaque année à la même période et pendant un mois il écrit comme un dingue, bourreau de travail pendant trente jours au cours desquels il ne vit que pour le roman qu'il est en train de composer. Les onze autre mois de l'année, il se repose, il bricole, il profite de l'air... mais il n'écrit pas. C'est tout à fait étonnant. 
Dans "Hommes entre eux", le personnage principal comme toujours prénommé Paul se sait gravement malade. Avant de mourir, il souhaite voir une dernière fois l'amour de sa vie, Anna, qui vit au Canada. 
C'est l'occasion d'un départ à l'autre bout du monde, dans le grand nord, dans la neige et le froid, pour un français banal qui n'aurait rien eu à faire dans ce pays sans cette mission de la dernière chance. Il y rencontre un bûcheron avec lequel il a plus à partager qu'il ne le croit. Voilà. C'était le pitch comme disent les journalistes branchés des médias modernes. Voilà. Et c'est tout. Je n'ai pas ressenti grand chose à la lecture de cette histoire, courte mais pourtant pleine de longueurs, et remplie d'ambiances qui ne m'ont pas évoqué grand chose. Un bouquin dont je suis passé complètement à côté. Et du coup, je ne sais plus trop quoi penser de Jean-Paul Dubois et ça m'emmerde d'autant plus qu'il a l'air sympa ce gars de Toulouse.

Extrait : Anna appartenait à cette catégorie de femmes qui possèdent la rare grâce de rendre un homme meilleur, faisant sourdre en lui des sentiments nouveaux que nul, jusque-là, ne lui avait permis de révéler.Ce n'était pas intentionnel chez Anna. Simplement, elle induisait cet état de fait, agissant sur l'âme des hommes comme la lune influe sur les marées.

Jean-Paul Dubois - Hommes entre eux, Points - 192 pages, 6.5 €

vendredi 17 mars 2017

Lecture : Gregory MacDonald - Rafael derniers jours

Gregory MacDonald (1937-2008), écrivain américain connu notamment pour ses romans policiers et la série Fletch, a commis un roman admirable de concision et de force en 1991 en publiant "The Brave". Traduit en france sous le titre crépusculaire "Rafael derniers jours" en 1996, il s'agit d'un livre à part dans l'oeuvre de MacDonald. Pour la petite histoire, il a été adapté au cinéma par Johnny Depp en 1997 avec Marlon Brando sous le titre "The Brave".
Roman figurant dans mon panthéon après une première lecture marquante il y a un peu plus de quinze ans, j'ai récemment remis la main sur un exemplaire d'occasion que j'ai racheté et relu avec béatitude. Je mets fin ici-même à tout effet de surprise éventuel, c'est un excellent roman. 
Le sujet : Rafael, jeune père de famille illettré et alcoolique qui vit dans une décharge du sud des USA décide de signer un contrat pour tourner dans un snuff-movie en échange d'une somme rondelette qui devrait mettre sa famille à l'abri du besoin.
D'un sujet casse gueule au possible offrant une porte ouverte sur des mièvreries et des lamentations pénibles dans lesquelles bon nombre d'auteurs se seraient vautrés, MacDonald parvient lui au contraire à en faire une matière explosive, toute en retenue, qui montre l'horreur sans la dire. C'est un tour de force remarquable qu'il réussit là, en adoptant le ton juste, en avançant sur une ligne ténue qui est la seule ayant un sens pour écrire une telle histoire. Et le tout avec une économie de moyens et de mots qui force le respect. L'empathie du lecteur est totale sans que cela soit jamais larmoyant, et on se retrouve emporté par le récit de ce héros christique et désespéré prêt à tous les sacrifices pour l'amour inconditionnel des siens. La laideur des êtres, leur soif matérielle, les laissés pour compte que l'on abandonne, l'alcoolisme, les rêves évanouis de l'enfance : tout y est et c'est superbe. A lire et à relire : un grand moment de lecture pour les lecteurs et une grande leçon d'efficacité pour les auteurs. 

Extrait : Ce que nous sommes en train de faire, ce sont peut-être bien les plus grands films de l'histoire, parce qu'ils sont la vérité pure, Rafael, c'est pas du chiqué, on montre comment des personnes réelles souffrent et meurent réellement, et ça reste de l'art, de l'art et de l'ironie, et toi, Rafael, tu seras dans un de ces films, tu montreras au monde entier quel genre d'homme tu es vraiment. 

Gregory MacDonald - Rafael derniers jours, Editions 10/18. 192 pages, 7€.

mardi 14 mars 2017

La citation du... 14 mars

John Fante est mort dans une indifférence outrancière le 8 mai 1993.
Se souvenant de son enfance auprès d'un père violent et alcoolique, il a eu cette pensée qu'il a retranscrite dans l'une de ses correspondances adressées à son mentor H.L. Mencken, directeur de la revue American Mercury qui a publié ses premières nouvelles dans les années 1930.

« Mon père était très heureux à ma naissance. Si heureux qu'il s'est saoulé et est resté dans cet état durant toute une ­semaine. Et il a continué ainsi de célébrer ma venue pendant vingt et un ans... »

En entrant dans l'existence de cette manière, Fante ne pouvait devenir que l'auteur qu'il fut... 
Si vous ne connaissez pas John Fante, ruez-vous sur les 3 tomes de l'intégralité de ses romans republiés récemment chez Christian Bourgois. D'ailleurs, il faut que je me les rachète pour re-re-re-relire.

dimanche 12 mars 2017

MANX : Journal de bord - Semaines 23&24

Cet article fait partie de la série "MANX: Journal de bord" qui se propose de suivre de façon hebdomadaire l'écriture de mon nouveau roman depuis les premières prises de notes jusqu'à l'impression du livre dans... plusieurs mois :) Article précédent : Journal de bord (21&22)

Phase 8 - Terminer son second jet ! 
Voilà, le second jet est terminé. Malgré pas mal de petits pépins qui m'ont empêché de le boucler dans le planning prévu, mais qu'importe, me voilà avec un second jet de presque 500 000 signes qu'il faut maintenant corriger.
Alors corriger ça veut tout dire et ça veut rien dire. Il est encore trop tôt pour corriger les mots, les phrases et le style. Le premier jet c'était couler les fondations de la maison, le second jet c'était monter les murs... Maintenant il faut s'assurer que les murs sont bien droits et poser le toit, revoir l'étanchéité... Pour les finitions on verra plus tard, là c'est encore le gros œuvre. 

Cette correction va donc s'intéresser au fond de l'histoire avant toute autre chose. Il faut traquer les erreurs de cohérence dans la progression des intrigues, les énoncés contradictoires, s'assurer que les personnages ont bien une voix, qu'ils progressent dans l'histoire et que tout ce que je voulais dire est bien là, emmené de façon progressive et de telle manière qu'on y croit. Il faut donc devenir lecteur l'espace de quelques jours, avec deux stylos de couleur et un carnet de notes. J'ai pour habitude de travailler ainsi, avec du bleu et du rouge.
- Noter en bleu ce qu'il faut renforcer, revoir au fil de l'histoire (les bonnes idées oubliées en route par exemple, les traits de caractère qui ne sont plus utilisés ensuite). 
- Noter en rouge ce qu'il faut ajouter ou au contraire enlever.  Des blocs entiers parfois que j'écris directement sur mon carnet pendant la relecture ou des annotations pour les développer plus tard.
On commence donc déjà à construire le troisième jet qui sera un second jet amélioré. Au niveau du planning, prévoir deux ou trois semaines. En avant ! 

vendredi 10 mars 2017

Richard, encore

Voilà. J'ai démarré la lecture de ce pavé bilingue absolument dingue que constitue "C'est tout ce que j'ai à déclarer" (éditions du Castor Astral), la première édition totale et complète de l'intégralité des poèmes de Richard Brautigan parue au monde. 780 pages dans la face. Et en plus c'est un éditeur français qui nous offre ça, et en plus elle est bilingue. Bon, j'en ai souvent parlé ici et j'en reparlerai souvent parce que l'air de rien c'est à mes yeux l’événement éditorial numéro un de l'année 2016. Et bien sûr c'est passé totalement sous les radars de la majeure partie des critiques. Voici un poème extrait de cette bible..



Tous surveillés par des machines d’amour et de grâce (1967)
Il me plaît d’imaginer 
(et le plus tôt sera le mieux !) 
une prairie cybernétique 
où mammifères et ordinateurs vivent ensemble dans une harmonie mutuellement programmée 
comme de l’eau pure effleurant un ciel serein. 
Il me plaît d’imaginer 
(tout de suite s’il vous plaît !) 
une forêt cybernétique 
peuplée de pins et d’électronique où le cerf flâne en paix 
au milieu des ordinateurs comme s’ils étaient des fleur
à boutons rotatifs.

mercredi 8 mars 2017

Recherches pour le futur

Je viens de mettre un gros énorme coup de collier dans l'écriture du second jet de MANX. Bon je le confesse, j'ai triché : 
- je ne suis pas allé travailler ce mercredi
- j'ai repris de nombreux paragraphes déjà écrits dans le premier jet pour ces trois chapitres que j'ai rédigés entre ce dimanche et ce mercredi. Mais ils correspondaient à ce que je voulais et ils constituaient les meilleurs morceaux du premier jet. J'ai essayé d'améliorer tout cela en les réécrivant mais de toute façon pour l'instant je ne m'attache pas au style, simplement à la trame narrative. D'ailleurs je crois avoir trouvé une façon simple de résumer à quoi ressemblent mes itérations dans l'écriture d'un roman et qui s'étalent sur une année ou un peu plus : 
1 - Monter une trame narrative qui corresponde à l'histoire que je veux raconter.
2 - Rendre cohérente cette trame narrative.
3 - Affiner et réécrire pour que les mots soient les bons, l'écriture équilibrée.
4 - Corriger le manuscrit.

J'ai bon espoir de terminer le second jet dès ce dimanche, limitant ainsi le retard pris pour des causes indépendantes de ma volonté, comme dirait l'autre. En attendant, le cerveau de l'auteur amateur n'est jamais en vacances. Et même si je suis tout à fait concentré sur l'écriture de ce roman, je ne peux retenir mon esprit de gratter de nouvelles idées pour de futurs projets
En prévision d'un roman auquel je pense depuis quelques mois et pour lequel je prends des notes quand les idées me viennent, j'ai repéré quelques ouvrages à lire dans le cadre des recherches préalables à ce futur projet. Je n'en dis pas plus pour l'instant, simplement je souligne les très bonnes critiques entendues à la radio notamment et qui m'ont fait commander le nouveau roman de Nan Aurousseau récemment sorti chez Buchet-Chastel : "Des coccinelles dans des noyaux de cerise". Cet auteur né en 1951 a été condamné à l'âge de 18 ans à 6 mois de prison pour braquage à main armé. Sa rencontre avec Jean-Patrick Manchette sera déterminante pour devenir l'écrivain qu'il est à présent, rangé du grand banditisme et de l'univers carcéral. Voilà un des thèmes qui m'attire pour ce prochain projet sur lequel je ne travaillerai pas avant un an ou peut être deux si un second projet sur lequel j'ai également commencé à réfléchir ne lui brûle pas la politesse.   
Ce bouquin de Nan Aurousseau sera le premier ouvrage relevant des lectures/recherches que je souhaite faire mais j'ai coché trois autres ouvrages que je vais tenter de trouver, dans la même logique : 
* Jean Teulé - Longues peines
* Philippe Claudel - Le bruit des trousseaux
* Joel Williams - Du sang dans les plumes

mardi 7 mars 2017

L'extrait... du 7 Mars



"La carte est le laissez-passez de nos rêves.
Ces tracés en étoile et ces lignes étaient des sentiers ruraux, des pistes pastorales fixées par le cadastre, des accès pour les services forestiers, des appuis de lisières, des viae antiques, souvent laissées à la circulation des bêtes. La carte entière se veinaient de ces artères. C'étaient mes chemins noirs. Ils ouvraient sur l'échappée, ils étaient oubliés, le silence y régnait, on n'y croisait pesonne et parfois la broussaille se refermait aussitôt après le passage.. Certains hommes espéraient entrer dans l'histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaître."


dimanche 5 mars 2017

Back in Business

Après deux semaines compliquées durant lesquelles j'ai du fréquenter les hôpitaux et gérer pas mal de choses très éloignées des préoccupations d'un auteur amateur mais néanmoins compulsif, et d'un lecteur acharné, je suis de retour.
J'ai pris pas mal de retard sur l'écriture du second jet de MANX, à peu près deux semaines, et j'ai donc du pain sur la planche. Il me reste trois chapitres à écrire et je suis motivé par le terme proche de ce second jet. En outre, j'ai de nombreuses idées pour de nouvelles histoires, beaucoup de choses à raconter... Bref, je vais pouvoir me remettre à écrire de façon quotidienne et comme dirait l'autre, c'est pas dommage ! Fin du second jet de MANX prévu d'ici deux semaines. EN AVANT !