Janus boit du petit lait.
C'est un travail de longue haleine. Que je n'arrive pas toujours à concilier de manière efficace avec une activité professionnelle chargée dans les métiers des services informatiques. Mais on ne va pas se plaindre non plus, cette situation me semble être un très bon compromis entre la nécessité économique de nourrir une famille et la survie de l'individu équilibré que j'aspire à rester.
Cela me fait penser à la chanson d'Iron Maiden intitulée "The thin line between love and hate": un titre qui résume bien les pensées qui peuvent assaillir l'auteur amateur qui pratique une sorte de grand écart permanent entre ses aspirations littéraires (un bien grand mot) et sa condition sanguine d'être de chair et d'impôts.
Quand j'étais gamin j'écrivais. Quand au collège on nous a invité à réfléchir à une orientation professionnelle, seule l'écriture m'a semblé comme une piste raisonnable. Et puis je me suis perdu, pour tout un tas de raisons foireuses plus ou moins bonnes. Un jour je me souviendrai de tout cela et j'en parlerai. Mais l'écriture ne m'a jamais laissé tranquille pour autant et plus le temps passe, plus elle se fait insistante.
Aujourd'hui je lui accorde le temps que je peux, conscient que seule la pratique régulière, quotidienne, m'apaise et me permet de progresser.
Alors où j'en suis ?
En ce moment, je suis en train de relire et de corriger le deuxième jet de mon roman sans titre, ou plutôt répondant au nom de code "BM" (pour "Burning Man"...) Bientôt je ferai l'historique de ce bouquin, y'a des choses caustiques / marrantes / terribles (rayer la mention inutile) à en dire. En gros, depuis le mois d'avril, mes journées en semaine ressemblent à cela :
- Réveil à 3h30. Réécriture de 3h40 à 5h10.
- Corrections dans le train pour aller au boulot : 30 minutes entre 6h15 et 6h45.
- Travail alimentaire mais néanmoins sympathique de 7h10 à 16h40 avec 30 minutes de corrections pendant la pause déjeuner.
- Travail alimentaire mais néanmoins sympathique de 7h10 à 16h40 avec 30 minutes de corrections pendant la pause déjeuner.
- A nouveau 30 minutes de corrections dans le train pour rentrer de 17h00 à 17h30.
- Et le soir, corrections supplémentaires entre 21h00 et 22h00 ou 22h30.
Mis bout à bout, ce rythme permet d'allouer environ 4 heures par jour à l'écriture mais sur des tranches découpées, ce qui n'est jamais aussi efficace qu'une séance non stop. Encore une fois, on s'organise comme on peut...
Mis bout à bout, ce rythme permet d'allouer environ 4 heures par jour à l'écriture mais sur des tranches découpées, ce qui n'est jamais aussi efficace qu'une séance non stop. Encore une fois, on s'organise comme on peut...
Quant au week-end, je me lève moins tôt mais j'ai plus de temps pour avancer, en général de bonnes séances de trois heures non stop le samedi et le dimanche.
Ce rythme me permet de ménager un peu tout le monde, la famille, le travail, l'écriture, et mon équilibre mental.
Après m'être arrêté d'écrire des romans pendant près de 6 ans, j'ai repris le travail au long cours fin 2014 et je sens que cette pause m'a été bénéfique. Le temps que j'ai consacré à la pratique de l'ultra marathon m'a également beaucoup apporté dans mon activité d'auteur. J'en parlerai bientôt. En tous les cas je n'ai jamais passé autant de temps à retravailler, corriger un roman. Alors maintenant, que va t-il sortir de tout cela ? Un troisième jet présentable d'ici deux semaines aux béta-lecteurs. Il me tarde. Bientôt deux ans de travail irrégulier certes mais continu sur ce livre, j'ai bientôt fait le tour de la question et j'ai hâte de basculer sur un autre projet. Je sens que les personnages en ont fini avec moi ou moi avec eux, je ne sais pas très bien. En tous cas je ressens tout à fait ce que David Foenkinos disait récemment en réponse à la question "Quand savez vous qu'un livre est terminé" : quand les personnages n'ont plus besoin de moi, et qu'ils peuvent faire leur vie sans moi.
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