jeudi 30 septembre 2021

Journapalm 780

Sur cette piste ancienne du Wyoming, il ne passe plus aucun véhicule à moteur. Quelques chevaux perpétuent la tradition de l’Ouest, montés par des cavaliers nostalgiques. Quand la nuit tombe, on met pied à terre et on retire les selles des chevaux. Big T. fait partie des plus anciens cavaliers. Il ne parle guère mais on aime l’avoir dans son groupe. Car, la nuit, ses bottes en peau de croco deviennent phosphorescentes et dissuadent les crotales d’approcher du campement.

mercredi 29 septembre 2021

Journapalm 779

Il leva la tête. Le panneau indiquait que Fairbanks se situait à 2450 kilomètres. C’est long, se dit-il, mais il avait tout le temps devant lui ; l’été se prolongerait quelques semaines encore, et l’hiver n’était encore qu’une lointaine idée. Il se sentit le cœur gonflé d’envie et d’impatience à l’idée de fuir la civilisation, la concentration, la pollution, le bruit. Enthousiaste, il se mit en route, mais à peine fut il descendu du trottoir et engagé sur la chaussée qu’une voiture électrique parfaitement silencieuse le faucha sèchement. Sa tête se tordit dans un crac sinistre.

mardi 28 septembre 2021

Journapalm 778

Harnachée dans sa combinaison immaculée, elle est trop excitée pour avoir peur. Les turbines du moteur vrombissent, elle déglutit et sent son cœur qui devient comme minuscule. Quand la fusée se met à décoller, elle serre les dents et écarquille les yeux, aussi rassurée qu’un lapin qui s’apprête à traverser l’autoroute A9 un samedi de juillet. Arrivée à cent kilomètres d’altitude, la capsule se détache de son lanceur. Alors, enfin, elle peut s’amuser en apesanteur dans la capsule. Quarante millions de dollars pour retrouver son âme d’enfant quelques heures, elle trouve que ce n’est pas cher payé.

lundi 27 septembre 2021

Mustang, 14 mois, 4 kilos.

Après quatorze mois de premier jet, de brouillons, de retouches, de réécritures, de corrections, de relectures, de renoncements et de résurrection, il est là. 

Du 27 juillet 2020 au 27 septembre 2021: 14 mois de confinements et de déconfinements, de passeports sanitaires, de télétravail, de vacances sans dépaysement, de voyages immobiles... Et quatorze mois passés en compagnie des personnages de ce nouveau roman. 

Ce fut long, périlleux, et pour tout dire compliqué, mais voilà, il est fini et il est en vente pour tous, vaccinés ou non vaccinés, et surtout... il ne parle pas de virus ni de laboratoire chinois, ni de Macron ni d'Hidalgo. En fait c'est presque des vacances ! Surtout à moins de 10 euros les 400 pages. 

==> ça se passe ici (broché ou ebook)

Journapalm 777

Elle a fichu le camp en suivant un de ces hippies de passage, un type au regard bleu et aux ongles manucurés qui portait un poncho à rayures. Il disait qu’il partait pour Climax, Colorado, car on y trouvait du boulot, à la mine. Il ajoutait que le Colorado c’est le paradis des ciels immenses et j’ai trouvé ça bizarre de vouloir bosser dans une mine et de parler du ciel. Mais j’ai rien répondu, ma fille avait vingt ans, fallait bien qu’elle fasse ses conneries, elle aussi.

dimanche 26 septembre 2021

Journapalm 776

Quand il est sorti du bar installé sur cette péniche, le jour allait bientôt se lever. Il avait tellement bu qu’il ne savait plus rien de qui il était. Son regard ressemblait à un grand huit déglingué à la visserie rouillée. Il avait le visage de l’échec et du renoncement. Et puis il s’est passé quelque chose, en une fraction de seconde. Apercevant la cathédrale illuminée sur la colline et la vierge dorée au-dessus, il s’est mis à croire. Avant de basculer de la péniche et de se noyer. Et ça a été le baptême le plus rapide de l’histoire.

samedi 25 septembre 2021

Journapalm 775

Il collectionne les photos depuis plus de dix ans. Pour la plupart ce sont des clichés ratés, des images floues ou surexposées. Parfois on y distingue à peine une silhouette, une ombre, parfois on n’y voit qu’un carré blanc qui a absorbé toute la lumière. Si l’on donnait ces photos à une autre personne, sûrement qu’elle les balancerait à la poubelle. Mais pas lui. Non, lui, il aime les aligner en quadrillage improbable sur sa table de cuisine en formica et les regarder. Il dit qu’elles lui parlent, que chacune a une âme bien à elle, née de l’échec.

vendredi 24 septembre 2021

Journapalm 774

- Il n’y a rien de très scientifique dans l’assertion selon laquelle si l’on ne parvient pas à prouver la non existence d’une chose, c’est qu’elle peut exister.
- En attendant, moi, je crois en l’existence d’un multivers.
- Et ça te rassure ?
- Oui. Je peux me rendre demain à Missoula, et rencontrer Thomas McGuane ou Richard Brautigan dans la rue.

Ça la rassure, alors je ne dis rien. Ses bouquins lui permettent d’affronter l’absurdité du monde alors j’ai pensé « va pour le multivers », et je me suis servi un autre verre de gin pastèque.

jeudi 23 septembre 2021

Journapalm 773

Installé derrière son set de batterie, Cameron Kong réinvente chaque samedi soir son jeu et l’utilisation de la double pédale sur sa grosse caisse. Son groupe local se produit dans des bars de seconde zone où les clients viennent s’imbiber d’alcool avec persévérance et application. Après une heure, ils sont tellement bourrés que le groupe pourrait jouer un générique de dessin animé qu’ils ne le remarqueraient pas. Mais Cameron continue de jouer comme si sa vie en dépendait, repoussant chaque samedi la technique du jeu de batterie. Dans l’indifférence générale et devant des éponges humaines avachies sur le bar.

mercredi 22 septembre 2021

Journapalm 772

De l’autre côté du mur en pierres, le tronc noueux du vieux noyer s’est aggloméré à la façade minérale jusqu’à se confondre avec elle. Et quand le mur s’est effondré, il n’est plus resté de la barrière que des éboulis et des saignées poussiéreuses ainsi que ce noyer au tronc en pierres. Le propriétaire souffrant de nostalgie et d’arthrose a décidé d’en rester là avec les murs.

mardi 21 septembre 2021

Journapalm 771

Il se souvient l’oiseau lyre de Prévert : un poème appris en primaire, comme une fenêtre soudain ouverte pour briser le noir et blanc de l’empire scolaire dont il était un autre galérien.
Bien des années plus tard, il a ramené d’un voyage austral un oiseau lyre qu’il tient en cage, pour sortir la tête de l’eau les jours de noir et blanc trop marqué. Mais un soir de Pâques, fatigué de son quotidien, il attrape l’oiseau lyre et lui arrache la tête d’un coup de dents. Et le monde se colore des gouaches de sa folie.

lundi 20 septembre 2021

Journapalm 770

Les vieillards assis sur ce banc attendent beaucoup de choses. Et le plus drôle c’est que les jeunes types et les filles alertes qui passent devant eux les regardent en pensant que ce doit être triste d’attendre la mort sur un banc. Mais les vieux, ils s’en fichent bien de la camarde, ce qu’ils guettent c’est la pluie, les orages qui approchent, le ciel qui distribue le jeu, les accrochages au carrefour, les bagarres d’ivrognes, les piétons renversés, les rendez-vous d’amoureux, les chiens qui pissent et l’issue de tous ces évènements sur lesquels ils parient sans cesse.

dimanche 19 septembre 2021

Journapalm 769

Il collectionne les timbres et les cartes postales, dans des boites séparées en aluminium sur lesquelles il reste le poinçon du fabriquant et la date de mise en boite qui commence en 19 quelque chose. Quand il en ouvre une, il sent l’odeur du vieux papier et de la camomille. Sa femme les utilisait pour stocker ses sachets de thé, elle en buvait des litres chaque jour au temps où elle avait encore une bouche, un tube digestif et un estomac. Ça remonte à loin cette époque et il se sent un peu nostalgique de 19 quelque chose.

samedi 18 septembre 2021

Journapalm 768

Après l’orage et la renonciation, elle dormit un moment sur la banquette arrière. De l’autre côté de sa conscience, elle manqua le passage d’un ouragan au nom de fleur exotique qui démembra le monde autour d’elle. Quand elle rouvrit les yeux, nauséeuse sur le cuir pleine fleur de sa Chevrolet de location, elle aperçut des éléphants morts couchés sur la route. En s’approchant d’eux, elle vit leurs corps gonflés d’eau et d’air vicié et elle aperçut son reflet difforme au centre de leurs pupilles gélatineuses. Ils sentaient la peur, mêlée à de la vase.

vendredi 17 septembre 2021

Journapalm 767

Les miradors quittèrent leur poste un instant pour trinquer à la nouvelle année. Et les douves furent laissées sans surveillance pendant la célébration. C’était plus qu’il n’en fallait pour que les quatre cavaliers de l’apocalypse prennent d’assaut la forteresse et la réduisent en cendres. Mais ce jour-là, les quatre cavaliers de l’apocalypse étaient fatigués et ils demandaient à leurs montures de se hâter avec lenteur. Les fruits de mer absorbés la veille déchaînaient en effet des orages carabinés dans leurs intestins délicats. Et il est bien difficile d’attaquer un château fort quand on souffre de colique.

jeudi 16 septembre 2021

Journapalm 766

En vieillissant, il devient réfractaire à la lumière. Il préfère l’atmosphère confuse de l’hiver, recroquevillé sous une couverture de fortune dans son canapé. Là, il n’ouvre qu’une seule fenêtre, la plus petite, la plus étroite, juste de quoi émasculer la lueur du jour. Le grisâtre lui convient, surtout quand il pleut, comme aujourd’hui. Alors il reste là, à ne rien faire d’autre que méditer en observant la pluie et en comptant les gouttes d’eau qui s’écrasent au sol. On lui a dit que la traversée du fleuve des morts se ferait de nuit. Ça le rassure un peu.

mercredi 15 septembre 2021

Journapalm 765

Il n’a pas de quoi se payer un voyage. Et même s’il pouvait, il ne saurait pas où partir. Alors pour tromper son ennui, les jours où le ciel est dégagé, il va passer un moment sur la plage de Malo-les-Bains et il contemple les reflets verts de la Manche.
Et quand il lui prend des envies de voyage, il lève la tête et regarde passer les avions transatlantiques, le New York Francfort ou bien le New York Munich qui passent à la verticale de Dunkerque. Il attrape des bouts d’ailleurs dans les traces de condensation de leurs réacteurs.

mardi 14 septembre 2021

Journapalm 764

Allongé dans l’herbe fraîchement coupée, Marcel S. s’imagine dans le parc du Presidio de San Francisco. En fermant les yeux, il imagine le Golden Gate dont les piliers jouent au yoyo avec le brouillard qui s’est levé et qui efface le mont Tamalpais, de l’autre côté de la baie.
Un écureuil s’approche de lui avec précaution et lui demande à quelle heure passe le prochain cable-car de la ligne 61. Marcel S. l’observe, goguenard. Cet écureuil est si vieux qu’il attend un cable-car à un arrêt fermé depuis plus de soixante ans...

lundi 13 septembre 2021

Journapalm 763

Elle les imagine tous lancés dans une poursuite qui n’en finit plus, chacun sur un cheval d’airain vrillant l’espace, découpant la couche extérieure de la nuit, comme s’il s’agissait de la peau d’un pamplemousse. Au cœur de l’hiver, quand l’obscurité prend ses aises, elle les entend foncer sur les voies périphériques de l’atmosphère terrestre, et elle peut même voir leurs sourires étincelants sous les casques. La course ne s’achève jamais, les virages succèdent aux virages, et les moteurs turbocompressés lancent des hululements d’acier qui perforent le temps. Alors elle se sent vibrer, encore une fois.

dimanche 12 septembre 2021

Journapalm 762

On lui avait parlé d’une espèce d’escargot spectaculaire et en voie de disparition, l’escargot toupie qui, comme son nom l’indique, possède une coquille en forme de toupie et aux teintes nacrées. Excité par cette découverte, il a sauté dans un avion, traversé les océans et foncé à travers les territoires inhospitaliers d’une province d’Amérique du Sud oublié des cartes. Après deux nuits de recherche intensive à la lampe torche, on ne l’a plus jamais revu. Ce qu’on ne lui avait pas dit, c’est que l’escargot toupie est un mollusque carnivore qui possède cinquante-huit crocs rétractables et un appétit démesuré.

samedi 11 septembre 2021

Journapalm 761

- Elle est atteinte de nimbulophilie.
- De nain quoi ?
- Nimbulophilie, en cinq syllabes.
- Mais ça n’existe pas !
- Le mot existe, puisque je viens de le prononcer.
- Et ça veut dire quoi ?
- Qu’elle collectionne les souvenirs des nuages dans le ciel. Et qu’elle est capable de te dire où et quand elle a vu des nimbus stupéfiants au crépuscule, ou des cumulus titanesques en Orient.
- C’est complètement impossible.
- Dans ma tête, si. Et c’est ça qui compte !

vendredi 10 septembre 2021

Journapalm 760

L’armée économique chinoise déferle sur le monde occidental par cargos remplis raz la gueule de merdes en plastique. Le samedi en Europe, les acheteurs désœuvrés et compulsifs convergent vers des grandes surfaces de seconde zone pour satisfaire leur frénésie d’achat, entre deux capsules d’anxiolytiques en attendant la colique du dimanche soir. Pendant ce temps dans une ville de Biélorussie, on installe de faux chars d’assaut dans des aires de jeux pour inciter les enfants à rejoindre les rangs de l’armée. Heureusement, au centre de Laguiole, la statue du taureau d’Aubrac reste bien en place. Tout n’est donc pas perdu.

jeudi 9 septembre 2021

Journapalm 759

C’est un artiste de la route. Il trimballe sa carcasse longiligne sur le goudron de toute la région, et trouve refuge dans les blockhaus qui constellent les plages. Sans jamais dormir dans le même, ni savoir où il s’arrêtera pour la nuit. Il se définit lui-même comme un SBF : Sans Blockhaus Fixe. Lorsque le soir tombe et que le soleil s’enfonce dans les vagues, on aperçoit la lumière fragile de sa frontale dans son abri : l’artiste écrit un poème ou dessine les silhouettes des falaises d’Étretat, et le souvenir qu’il en a.

mercredi 8 septembre 2021

Journapalm 758

L’enfant contemple souvent les toilettes et se demande toujours où mène ce passage étroit creusé au fond de la cuvette. Un jour, il rapporte de l’extérieur deux pissenlits et une marguerite qu’il réduit en morceaux avant de les jeter dans les toilettes. Il pense que les rats apprécieront sûrement que quelqu’un prenne soin de leur petite piscine. L’enfant se sent beaucoup mieux en contemplant les pétales jaunes des pissenlits flotter au fond des toilettes, comme des nénuphars trempés dans la moutarde, sur un minuscule étang abandonné.

mardi 7 septembre 2021

Journapalm 757

De typhons en glissements de terrain, l’ancienne route forestière s’est transformée en un sentier rabougri, à flanc de falaise. Les camions longent le précipice tandis que les pluies diluviennes s’abattent sur eux, transformant l’itinéraire en partie de poker. Au passage d’un rétrécissement, le chauffeur se signe puis change de rapport. La transmission du camion émet un couinement de bête blessée et le moteur aboie dans la falaise comme s’il s’agissait de son ultime soupir, avant de verser dans le vide.

lundi 6 septembre 2021

Journapalm 756

Elle disait toujours que son fils manquait d’ambition. Elle racontait partout que même la nuit, il rêvait petitement. En grandissant, il ne se rebellait pas et elle continuait à le rabaisser, à moquer son absence totale d’orgueil et le vide de ses aspirations. Mais un jour dans la cuisine il a saisi sa mère par les épaules et il l’a secouée en hurlant. Alors, des centaines de papillons sont sortis de sa bouche. Ils étaient violets, oranges et mauves, ils volaient avec grâce dans la cuisine. Et après cela, sa mère ne lui a plus rien reproché.

dimanche 5 septembre 2021

Journapalm 755

Elle lui annonce que cette Stratocaster accrochée au mur du salon a appartenu à Jimi Hendrix puis elle guette sa réaction. En général, tous les types qu’elle ramène chez elle sont impressionnés par la guitare d’Hendrix et ensuite, ils la regardent différemment, comme s’ils redoutaient quelque chose et qu’elle prenait l’ascendant sur eux. Mais avec celui-là, ça n’a pas fonctionné. Son regard de vache morte signifiait qu’il ne connaissait pas Hendrix, ou bien qu’il s’en fichait comme d’une guigne. Elle n’a eu aucun ascendant et il l’a égorgée dans son lit pendant qu'elle dormait.

samedi 4 septembre 2021

Journapalm 754

Vincent VG, peintre en bâtiment de son état, a été victime d’un banal accident de la route sur la départementale D18 ce dimanche. D’après les témoignages, les freins de sa bicyclette auraient lâché dans la descente, l’empêchant de ralentir aux abords du virage. Sa monture aurait alors traversé la chaussée à toute vitesse pour venir s’encastrer dans un camion circulant sur l’autre voie. Malgré la violence du choc, Vincent VG a survécu mais il souffre à présent de vertige l’empêchant d’emprunter tout échafaudage. Il se recycle à présent dans la peinture artistique qu’il pratique dans les champs de tournesols.

vendredi 3 septembre 2021

Journapalm 753

Il partit chercher le silence d’une nuit d’hiver et l’étonnement que la vie citadine ne lui permettait plus. Dans les forêts primaires, il se perdit au milieu des arbres millénaires et des sons incessants d’invisibles animaux. Alors il poursuivit sa route et atteignit les montagnes enneigées. Pour se protéger d’un orage, il trouva refuge dans une grotte où l’attendait une version plus vieille de lui-même. Le vieillard devenu aveugle tourna ses yeux translucides dans sa direction, fouillant son éternité obscure, et il éclata de rire en lui tendant un ticket de métro.

jeudi 2 septembre 2021

Journapalm 752

Il voudrait marcher le long du sentier rocailleux qui borde la falaise de Nest Point, avec le vent fou sur le porte-bagages de sa conscience, ses narines saturées d’iode et les cris des oiseaux marins au-dessus de la mer grise. Mais il traverse le pont routier de Blackpool, hérissé de palissades métalliques rouillées masquant un chantier de ruines. C’est un jour de plus, loin de Nest Point, dans la grisaille délabrée d’une ville en pleine séance de chimiothérapie.

mercredi 1 septembre 2021

Journapalm 751

Il y a dix ans très exactement, il traversait la rue St Sulpice en tenant en laisse Tom, un ours brun de six ans qui aimait les sucreries et particulièrement adroit pour effectuer des ronds sur une minuscule bicyclette étincelante. Et puis quelqu’un a tombé quelque chose dans l’ascenseur, les capteurs ont dysfonctionné, l’ascenseur s’est bloqué et il s’est réveillé là : dix ans plus tard sur une aire d’autoroute sans aucune voiture, au milieu d’une forêt de pins chauves dont il ne reste que les troncs. Tom a disparu, sa bicyclette aussi : il ne pourrait être plus seul.