Thierry Vimal est un auteur discret. Une recherche sur
le net suffit à en témoigner. Tout juste apprend t-on de lui qu’il est né en
1971 à Moulins et qu’il a suivi un cursus scientifique (océanographie). Par la
suite, les choses se brouillent un peu car le bonhomme a mené une vie non
conformiste. Il n’a pas trente ans quand il publie « Le grand huit » en
1999 aux éditions de l’Olivier. Roman imprégné de l’expérience de l’auteur du
milieu des rave-parties et des cocktails de drogue et d’alcool, de défonce et
de voyages.
Les deux premières phrases du roman mettent directement
dans l’ambiance : « Je suis
dans le train et j’ai un poulpe à l’intérieur. Un mollusque déshydraté, lové
contre mon diaphragme, attend patiemment. Bientôt il s’agite, réclame sa
nourriture. Je connais ses habitudes. À dix-huit heures il diffuse son poison
dans mes réseaux nerveux, sanguin, lymphatique, alors je lui cherche de
l’alcool. »
J’ai relu cette semaine ce roman que j’avais déjà lu une
première fois il y a une dizaine d’années. Peut-être un peu moins, j’avoue que
le temps passe trop vite pour qu’il n’adhère vraiment à ma mémoire. Enfin, on s’en
fiche, au fond. J’avais acheté ce bouquin « Dans l’alcool » sans rien
connaitre de son auteur. Mais la lecture des premières lignes devant les
alignements de livres de la librairie m’avait convaincu.
Comme beaucoup de
lecteurs, je me décide vite, lorsqu’il s’agit de choisir des livres à lire. L’auteur
n’a pas énormément de temps disponible pour me convaincre, je suis du
genre impatient. Alors je picore quelques phrases : les deux ou trois
premières, toujours, et puis d’autres dérobées au hasard en feuilletant l’ouvrage.
La seconde lecture de ce roman me laisse une impression
aussi positive que la première effectuée il y a … quelques années.
Dans ce roman (ou ce récit romancé?) l'auteur parvient à échapper à la tentation du larmoyant. Il ne cherche pas à attendrir, il ne veut pas faire pleurer dans les chaumières. A l'inverse d'autres auteurs moins subtils (et plus connus...) habitués à ce genre d'exercice, Thierry Vimal évite l'écueil de la sensiblerie facile.
Le lecteur est donc préservé de ces tics pénibles que l'on s'attend plus ou moins à retrouver dans un roman autobiographique qui - élément aggravant - témoigne d'une expérience que l'on imagine difficile à vivre. Il n'y a donc pas à supporter un étalage de bons sentiments ni des séances d'auto flagellation. Le narrateur conserve un certain détachement sur les événements qu'il rapporte en même temps qu'il reste sobre (ah ah jeu de mot!) dans le ton qu'il emploie. Détaché et sobre mais pénétrant et touchant malgré tout. On se sent une empathie naturelle pour ce type qui va passer quatre semaines au milieu d'inconnus avec lesquels il doit partager une envie de guérison commune où chacun apporte avec lui son histoire et ses cicatrices.
Les perspectives de vie une fois cette cure achevée donnent à penser à toutes les tentations, à tous ces renoncements, à toutes ces gageures que vont devoir affronter les patients de cette cure. C'est également l'occasion de faire connaissance avec des personnages attachants, romancés juste ce qu'il faut pour que l'on adhère, sans dénaturer ce que l'on devine être des profils de personnes qui ont réellement croisé la route de l'auteur.
Au final, voilà 270 pages qui se dévorent avec plaisir, le lecteur est porté par le rythme, l'écriture moderne de Thierry Vimal. Une fois le bouquin refermé je n'ai eu qu'une envie : lire d'autres ouvrages de l'auteur. Et boire un grand verre d'eau plate !
Dans ce roman (ou ce récit romancé?) l'auteur parvient à échapper à la tentation du larmoyant. Il ne cherche pas à attendrir, il ne veut pas faire pleurer dans les chaumières. A l'inverse d'autres auteurs moins subtils (et plus connus...) habitués à ce genre d'exercice, Thierry Vimal évite l'écueil de la sensiblerie facile.
Le lecteur est donc préservé de ces tics pénibles que l'on s'attend plus ou moins à retrouver dans un roman autobiographique qui - élément aggravant - témoigne d'une expérience que l'on imagine difficile à vivre. Il n'y a donc pas à supporter un étalage de bons sentiments ni des séances d'auto flagellation. Le narrateur conserve un certain détachement sur les événements qu'il rapporte en même temps qu'il reste sobre (ah ah jeu de mot!) dans le ton qu'il emploie. Détaché et sobre mais pénétrant et touchant malgré tout. On se sent une empathie naturelle pour ce type qui va passer quatre semaines au milieu d'inconnus avec lesquels il doit partager une envie de guérison commune où chacun apporte avec lui son histoire et ses cicatrices.
Les perspectives de vie une fois cette cure achevée donnent à penser à toutes les tentations, à tous ces renoncements, à toutes ces gageures que vont devoir affronter les patients de cette cure. C'est également l'occasion de faire connaissance avec des personnages attachants, romancés juste ce qu'il faut pour que l'on adhère, sans dénaturer ce que l'on devine être des profils de personnes qui ont réellement croisé la route de l'auteur.
Au final, voilà 270 pages qui se dévorent avec plaisir, le lecteur est porté par le rythme, l'écriture moderne de Thierry Vimal. Une fois le bouquin refermé je n'ai eu qu'une envie : lire d'autres ouvrages de l'auteur. Et boire un grand verre d'eau plate !
superbe impression donnée !
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