mardi 25 juillet 2023

Journapalm 1443

Le sabre sacrificiel du seppuku de Mishima hante ton esprit au même titre que les falaises d’Étretat. Leroux pourtant ne parlait pas japonais mais qu’importe puisque Jacques Tati n’officiait pas comme percussionniste dans un orchestre nègre. Les temps ont passé, les négociations avec le monde entier ont débuté dans une société mélasse où tout se confond et tu gardes à l’esprit que le brut et l’absence de compromis constitueront ton passeport pour un pays impossible à encager.

1 commentaire:

  1. Kimitake Hiraoka Son enfance est marquée par sa grand-mère Natsu Nagai, qui le retire à sa mère pour le prendre en charge, séparé du reste de la famille. Sa grand-mère garde des prétentions aristocratiques, même après avoir épousé le grand-père de Mishima — dont l'extraction modeste est compensée par le statut privilégié dont il jouit en tant que diplômé de l'Université impériale ; elle lit le français et l'allemand et apprécie le théâtre kabuki. Cette grand-mère, victime de douleurs et de sciatique, est extrêmement têtue et prompte à des accès de violence ; Mishima la masse. Elle interdit à Mishima de sortir au soleil, de faire du sport ou de jouer avec des garçons : il passe la plupart de son temps seul ou avec ses cousines.

    Mishima rejoint sa famille à douze ans et développe une relation très forte avec sa mère. Celle-ci le réconforte et l'encourage à lire. Son père, employé de ministère et bureaucrate rangé, est un homme brutal, marqué par la discipline militaire, qui l'éduque en le forçant par exemple à se tenir très près d'un train fonçant à toute vitesse. Il fait également des rafles dans sa chambre pour trouver des preuves de son intérêt efféminé pour la littérature et déchire ses manuscrits. Mishima ne se révolte pas ouvertement contre son père mais s'arrange pour ne plus conserver ses travaux chez lui..............
    Mishima est convoqué par l'armée pendant la Seconde Guerre mondiale, mais prétend souffrir de tuberculose, et ainsi échappe à la conscription. Bien que soulagé d'avoir évité le combat, il se sentira coupable d'avoir survécu et d'avoir raté la chance d'une mort héroïque............
    Le 25 novembre, il poste à son éditeur la fin de son manuscrit, puis se rend au ministère des Armées accompagné de quatre jeunes disciples. Au deuxième étage de l'École militaire du quartier général du ministère de la Défense il prend en otage le général commandant en chef des forces d'autodéfense et fait convoquer les troupes : il leur tient alors un discours en faveur du Japon traditionnel et de l'empereur. La réaction des 800 soldats est vite hostile. Devant les huées, il se retire vers 11 h.

    Suivant le rituel, Mishima se donne la mort par seppuku ; son kaishakunin, un des membres de Tatenokai, Masakatsu Morita, devait accomplir seul la décapitation mais, ne parvenant pas à décapiter Mishima après plusieurs tentatives, c'est Hiroyasu Koga qui termine le geste. Morita suivra ensuite Mishima dans la mort. Ce coup d'éclat avait été minutieusement préparé pendant plus d'une année ; Mishima avait même décrit une action très similaire dans son roman Chevaux échappés (1969) et dans sa nouvelle Patriotisme (1960), avec une fin tout aussi tragique. Certains ont avancé que cette tentative de coup d'État n'était qu'un prétexte symbolique destiné à accomplir le suicide rituel que Mishima avait toujours fantasmé et qu'il avait depuis longtemps prémédité et mis en scène. Avant de se suicider, Mishima aurait fumé une Onshino Tabako, les cigarettes spéciales de la maison impériale du Japon.
    Marguerite Yourcenar dit dans Apostrophes en 1981 que « la mort de Mishima est une de ses œuvres et la plus soigneusement préparée », à l'occasion de la publication de son essai, Mishima ou la Vision du vide (1980).

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