mardi 5 juillet 2016

Bêta-Lecteurs : de l'aide pour la dernière correction

Et avant, j'ai fais comment ? 
Suite à mon appel du 6 juin (ben oui je sais un appel qui tome un 6 juin c'est moche, mais en même temps n'est pas De Gaulle qui veut), les premiers retours de lecture des bêta-lecteurs sont en train d'arriver dans ma boite à lettres. 
Depuis que j'écris de façon structurée, il s'agit de la première fois que je tente l'expérience de faire appel à des bêta-lecteurs. Je ne suis pas du genre efficace pour progresser dans mon approche de l'écriture de longs récits. Ce bref historique de ma production de longs récits suffit à s'en convaincre...

1998 : Le bout de la routeRoman policier. 
Resté au stade de premier jet même pas corrigé (621994 caractères).

2003 : J'ai aboyé en septembreRoman contemporain. 
Resté au stade de premier jet corrigé (612270 caractères). 

2005 : Merci JackRoman contemporain. 
Resté au stade de premier jet corrigé (1.080.778 caractères).

2006 : Journal d'un orphelin programméRoman contemporain. 
Deuxième jet corrigé et publié en 2015 (283562 caractères). 

2008 : Boucherie lyonnaiseRoman policier. 
Resté au stade de premier jet corrigé (402476 caractères). 




Pourquoi des bêta-lecteurs ? 
Désireux de progresser dans ma production qui restera de toute façon amateur, j'ai toutefois souhaité, pour ce nouveau projet, faire appel à des bêta-lecteurs. D'autant plus que la genèse de "Brûler à Black Rock" n'a pas été de tout repos... 

Après 2008 j'avais abandonné l'écriture de longs récits, multipliant les nouvelles et textes courts moins chronophages. Fin 2013 quand j'ai commencé à réfléchir à ce projet, il a fallu se remettre dans le sens de la marche. On n'aborde pas un long récit comme on le fait avec un texte plus court. Il faut également trouver un angle d'attaque, choisir un point de vue, un temps de narration mais ce qui peut marcher sur un texte de 15 ou 20 000 signes ne marchera pas aussi bien sur un texte de 600 000 signes. Il faut notamment étoffer les personnages principaux, trouver des figurants, se mettre d'accord sur une trame temporelle, bâtir un canevas de scènes... Ou pas. En fait, il n'y a pas de règle. C'est d'ailleurs ça, l'unique règle : il n'y a pas de règle. 

Oui. Sauf que moi j'aime bien faire des expérimentations. Et que je sais que sans une préparation minimale, mes projets ne dépassent pas la phase du premier jet non corrigé. Ce qui est fort dommage puisque cela conduit à des textes foireux, franchement approximatifs, des sortes de maisons inachevées avec des trous dans les moellons et des fuites dans la toiture. Il en résulte un mécontentement et le cortège de ressentiments et de doutes, quand on se trouve plus nul que le dernier des abrutis, bon à rien. C'est d'ailleurs en partie pour cette raison qu'en 2008, après avoir terminé "Boucherie Lyonnaise", tellement abattu par le résultat que je trouvais déplorable, j'avais décidé que je ne retenterai plus jamais l'écriture d'un roman. Heureusement, j'y suis revenu. Je dis heureusement car franchement, quel bonheur de s'enfoncer dans une histoire et de côtoyer les personnages que l'on a créés pendant des mois.

Je saute volontairement toute la phase de démarrage du projet, entre fin 2013 et les dernières corrections de ce mois de juillet 2016. Néanmoins, parce que ce fut compliqué, j'y reviendrai lorsque le bouquin sera enfin publié à la fin de l'été. Il sera important pour moi de marquer par écrit toutes les erreurs qui ont fait de ce sixième projet d'écriture un si long chemin à parcourir. En même temps que toutes les belles découvertes que j'ai pu y faire. Jamais je n'aurais pensé pouvoir rester si longtemps mobilisé sur un tel projet. Je pense que mon expérience de coureur de très longue distance m'a particulièrement servi lors de cet ultra marathon qu'a constitué l'écriture de "Brûler à Black Rock". C'est évident. Ces années pendant lesquelles j'ai mis l'écriture entre parenthèses pour me consacrer à la course à pied m'ont été très bénéfiques pour envisager différemment le rapport au temps dans l'écriture. Alors, quand on a passé autant d'énergie sur un bouquin, on n'arrive plus à prendre le recul nécessaire pour juger de sa qualité. On ne sait plus ce qui va, ce qui ne va pas. C'est là qu'il faut un regard extérieur. Jusqu'à présent je n'avais jamais été au bout de la démarche. Des bêta-lecteurs, c'est foutrement utile ! Une démarche dont je n'aurais pas soupçonné l'utilité avant de m'y confronter.

Et maintenant ? 
Cette recherche d'amélioration est un cercle vertueux. Et là aussi je pense que c'est grâce à mes expériences de course. J'en récolte encore les fruits maintenant, près de trois ans après avoir jeté les premières idées de ce roman sur un bout de papier, lorsque les bêta-lecteurs me font leurs retours. Histoire de vouloir mettre toutes les chances de son côté pour sortir sa meilleure performance. Et même si on ne gagne rien, d'avoir la satisfaction d'avoir été au plus loin que l'on pouvait pour rendre une copie propre. 

Pas facile toutefois, d'accepter les retours. Il faut être capable de se remettre en cause et de prendre le recul nécessaire sur un projet pendant lequel on s'est beaucoup investi durant pas mal de temps. Heureusement les bêta-lecteurs qui m'ont répondu jusqu'à présent l'ont fait avec le tact nécessaire pour faire passer leurs messages sans chercher à minimiser les problèmes ni à m'enfoncer. Alors j'adresse un franc merci à Jack, Philippe, Julie pour vos retours faits et à venir (Myriam, je ne t'oublie pas...) J'ai déjà pas mal de cartes en main pour décider de certaines améliorations et d'autres aménagements à mener sur mon récit. Pas de grandes révolutions à attendre mais pas mal d'ajustements que j'estime nécessaires quand, séparément, tous me remontent le même hic. Des choses à supprimer, des choses à modifier et d'autres encore à affiner, à développer.
Pour les questions de style en revanche, j'ai tendance à vouloir affirmer le ton que j'ai choisi et donc, je resterai fidèle à certains choix narratifs malgré un ou deux retours de mes bêta-lecteurs.

La conséquence immédiate c'est que les corrections pour le quatrième jet vont être un peu plus longues que prévues. Mais le texte final sera de meilleure qualité, j'en suis convaincu. Et moi qui auparavant rechignais à ce travail de réécriture, j'y découvre à présent des vertus insoupçonnées. Il va pourtant bien falloir se donner une échéance pour finir enfin ce roman. Et de le publier pour matérialiser la fin de cette aventure. Fin Juillet ? Cela risque de faire trop court pour corriger à la fois le style et modifier le récit en fonction des retours des bêta-lecteurs. La fin du mois d'août me semble plus sage. Viser une édition papier fin septembre du coup. Ce n'est certes pas une course mais j'ai besoin de savoir quand je vais franchir la ligne d'arrivée.

1 commentaire:

  1. Ravi d'avoir fait parti de ta première promotion d'alpha-lecteurs très cher Guilhen.
    Tu as raison de rester fidèle au ton que tu as choisi. Si tu changeais cela, ton récit ne te ressemblerait plus et ça, c'est mal ! Surtout pour un écrivain.
    Bon courage à toi pour ton énième relecture.

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