Le rustre technologique
Ceux qui me connaissent savent que je n'ai rien du geek.
Je possède un vieux téléphone portable avec lequel j'entretiens des relations méfiantes
et que j'ai la faiblesse de croire réciproques. Je ne me lance dans des
mises à jour du système de mon Mac personnel que lorsque je ne peux plus faire
autrement. D'ailleurs à part de savoir qu'il s'agit d'un iMac acheté en 2009,
je suis incapable d'en dire davantage à son sujet.
Je ne lis pas sur tablette ou autre liseuse parce que je fais partie de ces vieux couillons qui ne jurent que par les livres papier qu'on achète chez un bouquiniste où flottent des odeurs d'encens, de thé à la menthe et de vieux journaux jaunis. Je ne porte même pas de montre, et je n'utilise pas de GPS lorsque je me déplace dans mon vieux break diesel. Bref, pour ce qui est des innovations je suis un mauvais client, ce que j'appelle un rustre technologique.
Je ne lis pas sur tablette ou autre liseuse parce que je fais partie de ces vieux couillons qui ne jurent que par les livres papier qu'on achète chez un bouquiniste où flottent des odeurs d'encens, de thé à la menthe et de vieux journaux jaunis. Je ne porte même pas de montre, et je n'utilise pas de GPS lorsque je me déplace dans mon vieux break diesel. Bref, pour ce qui est des innovations je suis un mauvais client, ce que j'appelle un rustre technologique.
D'autre part, je considère que pour écrire, on n'a pas besoin de beaucoup d'artifices. En la matière et comme pour de nombreuses autres activités, le mieux est l'ennemi du bien. Enfant j'ai écrit sur des
cahiers puis à la machine à écrire puis à l'ordinateur lorsque en 1986 mon père
en a acquis un (et bien oui, mon père de 72 ans est plus geek que moi et ça
dure depuis un moment).
Alors quand on me cause d’outils d’aide à l’écriture, ma première réaction, la plus naturelle donc, est de froncer légèrement les sourcils. Mais comme je déteste passer pour un imbécile, je me renseigne discrètement.
Alors quand on me cause d’outils d’aide à l’écriture, ma première réaction, la plus naturelle donc, est de froncer légèrement les sourcils. Mais comme je déteste passer pour un imbécile, je me renseigne discrètement.
Je l’ai déjà évoqué ici, l’écriture de « Brûler à
Black Rock » n’a pas été un long fleuve tranquille. Maintenant que je suis
en train de procéder aux ultimes retouches avant publication, je me rends
compte que ce fut un chemin tortueux, semé d’embûches et que je me suis
compliqué. Oui, je suis fautif. J’ai mal préparé mon plan de bataille. Je crois
que Dany Laferrière dit quelque chose de bien là-dessus, au sujet de l'écriture et de la bataille, dans un de ses
bouquins mais j’ai 42 ans et je perds déjà la boule. Bref, pour être clair et
concis, j’ai un peu foiré mon approche. Alors j’ai décidé de revoir un peu mon
plan pour la prochaine bataille que j’ai prévu de démarrer cet automne. En
commençant par le début : les idées !
Les bolets à la crème
Comme chez tout le monde, à fortiori chez les auteurs, les idées sont comme des herbes sauvages qui poussent n’importe comment et n’importe où dans tous les coins de notre esprit. Je parle bien sûr ici des idées de personnages et d’histoires à raconter puisque c’est bien cela qui m’intéresse. Certaines idées sont bonnes, la plupart sont mauvaises et beaucoup sont de fausses bonnes idées.
Et surtout, beaucoup d’idées restent cachées. Ce ne sont pas des
mauvaises herbes mais des champignons. Vous êtes-vous déjà rendus en forêt pour
cueillir des champignons ? J’imagine que oui (je l’espère !). En automne,
lorsque les arbres commencent à revêtir leurs couleurs médecine, et que vous
marchez dans les sous-bois, le soleil qui vous éblouit, peinant à distinguer un
cèpe dont la couleur se mêle à celle des feuilles… Pourtant ils sont là ces
foutus champignons, il y en a plein mais vous vous ne les voyez pas ! C’est
la même chose avec les idées. Elles sont là mais on les trouve pas ! Il
faut les révéler. Une technique m’a semblé intéressante, il s’agit de la carte
mentale.
Alors la carte mentale ou carte heuristique ou en anglais
« mind map » ce n’est pas nouveau (mais rappelez-vous le premier
paragraphe de cet article, je suis un rustre !)
L’idée c’est quoi ? Tout simplement de schématiser
la pensée en représentant les associations d’idées et les concepts qui y sont
liés. Et en posant tout cela sur une feuille orientée paysage, avec des
pictogrammes, des petits dessins, et des mots clés qui doivent libérer la
pensée. Il s’agit d’une sorte d’arbre rempli de ramifications qui permettent d’explorer
sur de multiples dimensions une idée de base. Pour une description plus
approfondie, le net est ton ami (à commencer par wikipedia).
So what ?
Bon, tout ça c’est bien beau, mais je ne compte pas
devenir un mordu de la méthode, ni un néo geek repenti. Je sens que cette
méthode peut m’être utile dans mon objectif d’améliorer mes préparatifs d’écriture
au long cours. Reste plus qu’à vérifier si c’est une bonne piste ou pas.
Donc,
à l’occasion d’un récent voyage en train, j’ai testé la méthode. En ce qui me
concerne l’intérêt est très ponctuel pour l’instant. Il s’agit d’épurer toutes
les idées, les thèmes et les enjeux que je souhaite aborder dans mon prochain
roman. Et surtout de libérer l’esprit pour trouver de nouvelles thématiques, angles d'approche et voir tout ce qui se cache derrière l’idée principale. Allez pêcher dans la vaste mare de l’inconscient. C’est en quelque sorte
une façon de jeter les idées comme je le faisais déjà avant mais sans faire de
phrases, sans rédiger de paragraphes abscons pour m’aider à trouver les angles
d’attaque de l’histoire que je souhaite raconter. Ici tout est plus simple,
schématique, clair : des mots reliés les uns à la suite des autres. Une
seule page et tout est là. Je dois avouer que l’essai est plutôt concluant. En
une heure de temps cette méthode m’a mené sur des territoires que je n’avais
pas explorés lors de mes premières réflexions. J’ai découvert deux thématiques
nouvelles que je n’avais pas identifiées, j’ai mis le doigt sur des sujets
casse-gueule et repéré des idées à abandonner car trop sèches (aucune ramification).
Alors, maintenant ? Je vais donc utiliser cette
étape de la carte heuristique comme point initial de ma réflexion sur ce
prochain roman. En complément de mes petites cuisines habituelles (fiches de
personnage, découpage…) je pense que cela constituera un apport
appréciable. Et cerise sur le gâteau, j’ai même trouvé un logiciel gratuit de
Mind Mapping (oh yeah !) qui s’interface avec Scrivener. Bon, dit comme ça on pourrait croire que je suis en train de virer geek. Que nenni ! Je compte bien continuer de faire ma tête de mule et de ne suivre que mes propres règles. D'ailleurs j'ai toujours prévu d'écrire le premier jet à la main, comme je le fais toujours... Mais ceci est une autre histoire ! En attendant j'ai un bouquin à terminer de corriger, bientôt deux ans de boulot, j'aimerai boucler l'affaire rapidement !
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