Les étiquettes ça colle aux doigts et aussi au cerveau. Mais ça permet parfois des trucs utiles, comme de donner de la consistance à des concepts ou des impressions impalpables.
L'étiquette "Dirty realism" est réputée comme ayant apparu au début des années 80, en 1983 plus précisément, née de la plume de Bill Buford qui fut éditeur de la revue littéraire Granta pendant seize ans. L'idée derrière l'étiquette était de désigner une nouvelle forme de littérature ou tout au moins une forme de littérature qui prenait de l'ampleur en Amérique à cette période. Une littérature utilisant une langue simple, débarrassée de certains tics de style ampoulé, et qui met l'accent sur les vies ordinaires des classes moyennes et basses de la société.
Voilà comment Buford introduisit cette idée en 1983 dans le magazine :
"Dirty realism is the fiction of a new generation of American authors. They write about the belly-side of contemporary life – a deserted husband, an unwed mother, a car thief, a pickpocket, a drug addict – but they write about it with a disturbing detachment, at times verging on comedy. Understated, ironic, sometimes savage, but insistently compassionate, these stories constitute a new voice in fiction".
Parmi les auteurs catalogués (donc avec tout l'arbitraire que cela comporte) comme ayant des liens avec le dirty realism et les plus célèbres, citons Raymond Carver, Richard Ford, Tobias Wolff, Larry Brown, Cormac McCarthy, John Fante, Dan Fante, Charles Bukowski, Chuck Palahniuk, Mark Safranko. Une tripotée d'excellents auteurs dont la plupart débordent des étagères de ma bibliothèque.
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