Ce n'est pas une chose facile que d'écrire un livre. Ni même d'assumer le choix que l'on a fait de se lancer dans cette activité plutôt que dans la pêche à la mouche ou dans la randonnée pédestre. Comme toute activité, elle nécessite du temps, beaucoup de temps, afin de parvenir à en faire quelque chose d'à peu près convenable. Je ne parle pas de l'opinion des lecteurs, mais de celle de l'auteur lui-même, de l'avis détaché qu'il parvient à poser sur son travail. Il faut du temps et de la régularité pour construire des routines d'écriture et poser une approche rationnelle et compréhensible d'un processus créatif par essence impalpable.
Au fur et à mesure que le temps passe et comme les années s'ajoutent au compteur, je réalise que mes certitudes s'effritent et qu'il ne reste plus grand chose de tangible dans ce grand foutoir qu'est l'existence. Sauf l'écriture, compagne fidèle qui m'accompagne depuis mes neuf ans et mes premiers récits sur des cahiers d'écolier lorsque je peuplais ces moments de solitude que j'aimais déjà tant. Comme beaucoup d'auteurs qui écrivent ce qu'ils n'ont pas la chance / force / possibilité / croyance de pouvoir vivre, l'écriture est une bouée de sauvetage, une bonbonne d'oxygène et un repère.
En revanche, il faut savoir accepter que les contingences de la vie matérielle restent toujours plus fortes que les aspirations créatrices qui nous animent.
Difficile de concilier le métro boulot dodo qui ponctionne à lui seul 18 ou 19 heures sur les 24 du quotidien avec l'investissement que réclame l'écriture d'un livre. Compliqué aussi pour l'entourage de le comprendre. D'autant plus que pour écrire correctement, il faut avoir l'esprit disponible. L'expérience aidant, on apprend à optimiser toute parcelle d'horloge libre pour produire. Mais le temps n'est qu'une convention somme toute arbitraire qui ne tient pas un round face à la disponibilité du cerveau. Bref, pour écrire de façon convenable, à fortiori un livre, il faut avoir l'esprit disponible.
Ce qui n'est pas le cas en ce moment. Il m'a fallu quatre jours pour boucler le chapitre 26 (sur 30) du second jet du projet MANX, là où en temps normal il me faut deux jours. Et je n'ai pas attaqué le chapitre 27, cramant une journée complète, certainement une seconde aujourd'hui... Rien de grave, juste le sale goût de perdre du temps dans des trivialités alimentaires absurdes et pesantes.
La dure réalité du quotidien...
RépondreSupprimerthat's life ! AD
RépondreSupprimer