Ayant achevé hier, après 20 jours de travail moyennement acharné d'écrire le premier jet d'une nouvelle de 100 000 signes environ, provisoirement intitulée "Ulysse", je ne résiste pas au plaisir de diffuser ici-même un extrait du "Ulysse" de Joyce. Il s'agit d'un extrait du Chapitre XII "Les Cyclopes", dans la traduction supervisée par Jacques Aubert pour Folio.
"A propos de la nouvelle Irlande il devrait commencer par se payer un nouveau chien. Cet animal galeux et boufferont qui passe son temps à renifler et à éternuer partout dans tous les coins et qui gratte ses croûtes et le voilà qui va tourner autour de Bob Doran qui régalait Alf d’un demi et qui se met à le lécher pour essayer d’obtenir quelque chose. Et ça manque pas. Bob Doran se met à faire le con avec lui :
– Donne la patte ! Donne la papatte,, chienchien ! Mon bon chien. Donne la patte, là, c’est bien ! Donne la papatte !
Et merde ! Foutre de patte qu’il voulait patoche et Alf qui essayait de l’empêcher de dégringoler de ce foutu tabouret sur ce foutu clébard et l’autre qui n’arrêtait pas de radoter sur le dressage par la douceur, un chien de race, un chien bien intelligent : je t’en foutrais, moi. Le voilà qui se met à gratter les vieilles miettes de biscuits dans le fond de la boîte de chez Jacob qu’il avait demandé à Terry d’apporter. Putain il a gobé tout ça comme une vieille paire de bottes et il tirait un bout de langue long d’un mètre pour en redemander. C’est tout juste s’il n’a pas bouffé la boîte et le reste, ce sacré goulupatte de bâtard."
James Joyce - Ulysse - Folio (1664 pages, 13 €)
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