Le 1984 d'Orwell est un marronnier qui fait la joie de tous les journalistes plus ou moins assermentés sur les ondes et sur le net. Le chef d'oeuvre de fiction d'Orwell est de tous les bons coups pour justifier ou appuyer telle ou telle analyse politique ou humaine des uns et des autres. On nous met du Orwell à toutes les sauces et on décline ad-nauseum les références à 1984 avec la même régularité qu'un TER de l'ouest lyonnais en dehors des périodes de grève.
Au printemps 2018, Gallimard a osé proposer une nouvelle traduction réalisée par Josée Kamoun, traductrice - entre autres - d'auteurs tels que Philip Roth, Richard Ford et John Irving. Et forcément, quand on touche au marronnier, on s'expose aux foudres des ayatollahs et des fétichistes de la polémique. Parmi ces amateurs du plombage en règle, signalons toutefois la critique argumentée - à défaut de vraiment constructive - de Fortunin Revengé sur Polemia.
Et parce qu'il est tout de même mieux de parler des choses à parts égales, je vous invite à écouter l'interview de Josée Kamoun dans l'émission "Le temps des écrivains" de France Culture diffusée le 2 juin dernier (soit quelques jours avant la parution de la critique de Polemia). La traductrice s'y explique notamment sur les raisons de ses choix de vocabulaire et notamment sur le fameux "novlangue" qu'elle a décidé de changer en "néoparler". Crime de lèse-majesté pour les derviches tourneurs de la critique... Mais elle se prête également au jeu de la traduction comparée sur un extrait choisi par Christophe Ono-dit-Biot qui personnellement m'a convaincu.
Aussi de mon côté, loin de ces querelles de clocher, j'ai décidé de relire 1984 à l'occasion de cette nouvelle traduction. En rappelant également que l'oeuvre phare d'Orwell tombant bientôt dans le domaine public, n'importe quel tartuffe pourra maintenant se lancer dans son interprétation personnelle du Big Brother.
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