Si Jean-Louis Fournier s'est fait connaître du très grand public avec "Où on va papa" publié en 2008, bien avant, il avait mis son talent de réalisateur au service d'un certain Pierre Desproges. Touche à tout talentueux, Fournier met une grande énergie dans ses livres, autant dans le fond que dans le rythme de publication (10 parutions entre 2010 et 2018).
"Veuf" est un récit autobiographique publié en 2011. Je n'aime pas les récits autobiographiques. Mais j'ai énormément apprécié celui-ci. "Veuf" évoque le souvenir et la douleur de la perte de l'être aimée. Je rechigne à lire les livres qui parlent d'un être aimé. Mais j'ai dévoré celui-ci. Certains auteurs ont un talent pour parler de choses tristes sans verser dans le larmoyant, de choses graves sans tomber dans l'apitoiement. Ils sont rares. Ce petit bouquin est une pépite qui rassemble des pensées, des idées, sans prétention mais terriblement bien dites, sur le sentiment qu'il reste après la mort de l'être aimé.
En invoquant le passé lointain, en se souvenant de grands moments, en parlant de petits tracas du quotidien, Fournier ne glorifie rien, ni personne. Il dit juste sa douleur de devoir vivre sans celle qui a très longtemps partagé sa vie. Il ne cherche pas les effets, les grands mots, préférant les résurgences de petits détails. Et il sonne diablement juste. Avec des petits riens, avec des insignifiances bourrées de vérité, il trace des lignes belles qui honorent la mémoire d'une femme et d'un couple qui n'en est plus un. Ce n'est jamais triste mais on ne peut s'empêcher de ressentir une profonde empathie pour celui qui écrit, une grande complicité avec celui qui reste.
Lorgnant parfois du côté de l'aphorisme, cet enchaînement de pensées, d'idées, de souvenirs constitue un ensemble où presque rien n'est à jeter; malgré parfois quelques répétitions. Et qui a touché l'amateur de Brautigan que je suis pour certaines formules qui m'ont rappelé les images poétiques et vibrantes de l'auteur américain.
Extrait :
"Quand je regarde tes petits chapeaux, je pense avec une infinie tristesse à ton cerveau, tombé en panne sèche, de sang.
Il est éteint définitivement.
Tu ne penseras plus jamais à moi.J'ai regardé à l'intérieur des chapeaux s'il ne restait pas une petite pensée pour moi."
"Veuf" est un récit autobiographique publié en 2011. Je n'aime pas les récits autobiographiques. Mais j'ai énormément apprécié celui-ci. "Veuf" évoque le souvenir et la douleur de la perte de l'être aimée. Je rechigne à lire les livres qui parlent d'un être aimé. Mais j'ai dévoré celui-ci. Certains auteurs ont un talent pour parler de choses tristes sans verser dans le larmoyant, de choses graves sans tomber dans l'apitoiement. Ils sont rares. Ce petit bouquin est une pépite qui rassemble des pensées, des idées, sans prétention mais terriblement bien dites, sur le sentiment qu'il reste après la mort de l'être aimé.
En invoquant le passé lointain, en se souvenant de grands moments, en parlant de petits tracas du quotidien, Fournier ne glorifie rien, ni personne. Il dit juste sa douleur de devoir vivre sans celle qui a très longtemps partagé sa vie. Il ne cherche pas les effets, les grands mots, préférant les résurgences de petits détails. Et il sonne diablement juste. Avec des petits riens, avec des insignifiances bourrées de vérité, il trace des lignes belles qui honorent la mémoire d'une femme et d'un couple qui n'en est plus un. Ce n'est jamais triste mais on ne peut s'empêcher de ressentir une profonde empathie pour celui qui écrit, une grande complicité avec celui qui reste.
Lorgnant parfois du côté de l'aphorisme, cet enchaînement de pensées, d'idées, de souvenirs constitue un ensemble où presque rien n'est à jeter; malgré parfois quelques répétitions. Et qui a touché l'amateur de Brautigan que je suis pour certaines formules qui m'ont rappelé les images poétiques et vibrantes de l'auteur américain.
Extrait :
"Quand je regarde tes petits chapeaux, je pense avec une infinie tristesse à ton cerveau, tombé en panne sèche, de sang.
Il est éteint définitivement.
Tu ne penseras plus jamais à moi.J'ai regardé à l'intérieur des chapeaux s'il ne restait pas une petite pensée pour moi."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire