dimanche 19 mai 2024

Orwell avant 1984

Si vous cherchez un livre à offrir à quelqu’un qui se préoccupe encore de la liberté d’expression – j’entends la liberté totale d’expression, pas celle que travestissent les adeptes de la pensée unique – ne cherchez plus. La réponse se trouve dans ce petit fascicule de 42 pages écrit en 1946 par un George Orwell qui n’avait pas encore publié son célèbre 1984. 
 
Et pour ceux qui préfèrent la version courte, je divulgâche le propos : oui nous sommes bien dans une société totalitaire dans laquelle la littérature est en train de mourir, victime de l’esprit tyrannique de ceux qui cherchent à éteindre tout discours et à imposer une seule opinion au détriment de toutes les autres. Je vous laisse regarder autour de vous, les exemples abondent en 2024. 
 
Orwell y décrit également avec soixante-dix ans d’avance les ravages de l’intelligence artificielle qui rédige des articles et des livres, des adeptes de la cancel culture qui réécrivent les livres anciens et autres joyeusetés. C’est édifiant de clairvoyance et d’intelligence. Ça ne plaira pas aux Inrocks et à tous les vendus du politiquement correct façon vive la flamme olympique / je-suis-charlie et autres conneries totalitaires du même tonneau. Et ce n’est pas là la seule qualité de ce livre.

George Orwell – Comment meurt la littérature, éditions Sillages. 5,50 euros.

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