Décidément la rentrée littéraire n'a jamais été si amusante et intéressante que cette année.
L'apparition d'un livre autopublié sur Amazon sur les listes initiales des aspirants au prix Renaudot 2018 avait déclenché les premiers émois des pourfendeurs du géant de la distribution. Les défenseurs psychorigides de la librairie indépendante se mettant joyeusement sur la gueule avec les libertaires consuméristes adeptes du clic & pay. Et tous les acteurs du marché de se lancer dans la bataille, au nom d'une liberté, au nom d'un principe, au nom de mille idées toutes aussi tragiques les unes que les autres. (Brassens chantait déjà "Mourir pour des idées" en 1972)
Avec le livre de Marco Koskas qui vient de disparaître des listes du Renaudot, l'opposition entre les deux camps est monté d'un cran dans la férocité.
Lecteurs, éditeurs, distributeurs, journalistes, moralistes, jurés : tout le monde se sent contraint de donner son idée, de justifier ou de discourir sur le sujet. Deux thèmes belliqueux s'additionnent et les motifs de querelle se multiplient : autoédition contre édition traditionnelle d'un côté, géant de la distribution contre petit commerçant de l'autre. Sur les forums spécialisés, les injures fusent, les noms d'oiseaux se conjuguent sur toutes les branches. Bref, c'est la foire d'empoigne et ça nous change des petites querelles de clocher habituelles que cette mascarade des prix littéraires suscite habituellement au sortir de l'été.
Mais le plus dingue dans l'histoire c'est que personne ne se demande ce que vaut vraiment l'ouvrage incriminé. Le "Bande de Français" de Marco Koskas est-il un bouquin qui vaut tant de tapage ? C'est à croire que tout le monde s'en fout, au fond, du bouquin. Et c'est quand même un comble.
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