Longtemps j'ai pensé que Jean Teulé était un trublion de la télévision qui multipliait les supports (écrans, écrits) car je l'associais à son passage le samedi dans l'émission "L'assiette anglaise" à la fin des années 80 ou, de mémoire, il animait une chronique hebdomadaire. Je n'ai compris que récemment que le Jean Teulé que je voyais sur les couvertures de quelques livres historiques était le même que ce personnage à la verve touffue et aux bouclettes rebelles.
Dans l'optique d'un prochain projet de roman (cf page projets) je commence à me documenter (de loin) sur la prison et à la faveur de recherches sur le net, j'ai sélectionné plusieurs ouvrages à parcourir sur le sujet, qu'il s'agisse de fiction et de non fiction.
"Longues peines" est un récit romanesque tiré d'une histoire vraie que Teulé a écrit en 2001. Il y parle de prison et de la cellule n°108 que partagent quatre hommes d'une maison d'arrêt de province. Partant de faits réels et d'histoires authentiques, Teulé fait fonctionner la machine à fantasme et on sent bien qu'il ne s'agit pas d'un exercice difficile pour lui. Tout d'abord tenue, l'histoire part alors très vite dans des acrobaties foutraques et délirantes qui relèvent du fantasme pur, et qui troublent les cartes de la frontière entre réalité et fiction. C'est un peu dommage car le bouquin perd son côté reportage et documentaire qui m'avait attiré en premier lieu. Ce roman court est écrit avec dynamisme et ne laisse aucun répit au lecteur. Pas de longueur ni de douceur dans ce monde de la prison, Teulé se fait plaisir dans un récit certes percutant mais un peu trop délirant à mon goût. J'aurais aimé un peu plus de retenue et de subtilité et moins de raccourcis et de facilité.
Extrait : Le nouveau cocellulaire de la cent huit, assis sur le lit de droite, aurait dû être surpris par ce qu'il entendait, mais Pierre-Marie Popineau semblait indifférent à tout, même à sa lèvre tuméfiée, même à ses côtes fêlées...
Kaczmarek, beau grand mec blond et athlétique allongé sur le dos, doigts croisés sous la nuque, tourna la tête vers Popineau - soixante-deux ans :- Bon, qu'on t'affranchisse tout de suite, vieux. Lui, à la fenêtre, il a sans doute coulé trois femmes dans le béton. Moi, j'ai rendu une fille hémiplégique et tué son mec à coups de poing la veille de leur mariage. Et toi ?Apprenant les délits commis par ses jeunes cocellulaires, Popineau, effaré, a regardé vers la porte pour s'enfuir. Comme elle était close et sans serrure, il a tourné la tête vers la fenêtre. C'est alors que Kaczmarek découvrit le pansement à l'oreille gauche de Pierre-Marie :- Ah, d'accord, c'est ça... Alors toi, ici, vieux, tu vas pas t'amuser...Popineau s'en était aperçu. Arrivé il y a moins d'une heure, il s'était déjà fait trancher l'oreille, battre dans la cour et jeter par-dessus la rambarde des coursives.
Dans l'optique d'un prochain projet de roman (cf page projets) je commence à me documenter (de loin) sur la prison et à la faveur de recherches sur le net, j'ai sélectionné plusieurs ouvrages à parcourir sur le sujet, qu'il s'agisse de fiction et de non fiction.
"Longues peines" est un récit romanesque tiré d'une histoire vraie que Teulé a écrit en 2001. Il y parle de prison et de la cellule n°108 que partagent quatre hommes d'une maison d'arrêt de province. Partant de faits réels et d'histoires authentiques, Teulé fait fonctionner la machine à fantasme et on sent bien qu'il ne s'agit pas d'un exercice difficile pour lui. Tout d'abord tenue, l'histoire part alors très vite dans des acrobaties foutraques et délirantes qui relèvent du fantasme pur, et qui troublent les cartes de la frontière entre réalité et fiction. C'est un peu dommage car le bouquin perd son côté reportage et documentaire qui m'avait attiré en premier lieu. Ce roman court est écrit avec dynamisme et ne laisse aucun répit au lecteur. Pas de longueur ni de douceur dans ce monde de la prison, Teulé se fait plaisir dans un récit certes percutant mais un peu trop délirant à mon goût. J'aurais aimé un peu plus de retenue et de subtilité et moins de raccourcis et de facilité.
Extrait : Le nouveau cocellulaire de la cent huit, assis sur le lit de droite, aurait dû être surpris par ce qu'il entendait, mais Pierre-Marie Popineau semblait indifférent à tout, même à sa lèvre tuméfiée, même à ses côtes fêlées...
Kaczmarek, beau grand mec blond et athlétique allongé sur le dos, doigts croisés sous la nuque, tourna la tête vers Popineau - soixante-deux ans :- Bon, qu'on t'affranchisse tout de suite, vieux. Lui, à la fenêtre, il a sans doute coulé trois femmes dans le béton. Moi, j'ai rendu une fille hémiplégique et tué son mec à coups de poing la veille de leur mariage. Et toi ?Apprenant les délits commis par ses jeunes cocellulaires, Popineau, effaré, a regardé vers la porte pour s'enfuir. Comme elle était close et sans serrure, il a tourné la tête vers la fenêtre. C'est alors que Kaczmarek découvrit le pansement à l'oreille gauche de Pierre-Marie :- Ah, d'accord, c'est ça... Alors toi, ici, vieux, tu vas pas t'amuser...Popineau s'en était aperçu. Arrivé il y a moins d'une heure, il s'était déjà fait trancher l'oreille, battre dans la cour et jeter par-dessus la rambarde des coursives.
Jean Teulé - Longues Peines, Pocket, 190 pages, 6€
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