Le double extrait du jour est tiré du livre "Contes d'Odessa" qui recense plusieurs textes écrits dans l'entre deux guerres par l'auteur russe Isaac Babel. Disponible en multiples versions de poche (je possède et je me replonge régulièrement dans celle d'Actes Sud mais ce livre est également disponible dans l'excellente collection L'imaginaire Gallimard).
"J’étais un petit garçon menteur. Cela venait de mes lectures. Mon imagination était toujours surexcitée. Je lisais pendant les cours, aux récréations, le long du chemin en rentrant à la maison, je lisais la nuit, sous la table, caché par la nappe qui pendait jusqu’à terre. Quand j’étais plongé dans un livre, je laissais passer sans y prendre garde toutes les affaires importantes de ce monde, comme de faire l’école buissonnière pour courir au port, d’apprendre à jouer au billard dans les cafés de la rue Grecque, ou de nager à Langeron. Je n’avais pas de camarades. Qui aurait eu envie de se lier avec un garçon comme moi ?"
(...)
"En fait, ce qu'il y a, c'est qu'à Odessa, tout jeune homme, tant qu'il n'est pas marié, veut être mousse sur un vaisseau au long cours. Et que pour notre malheur, nous nous obstinons à nous marier avec un entêtement extraordinaire."
Isaac Babel, "Contes d'Odessa".
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