jeudi 1 août 2019

L'art de... s'emmerder

"L'art français de la guerre".
Je le trouve pas mal ce titre. Mais un bouquin ne se réduit pas à son titre. Enfin pas toujours. Des fois, peut-être vaudrait-il mieux, et parfois il est heureux que non.

Alexis Jenni a écrit un premier roman qui a remporté le Goncourt en 2011. En règle générale les rentrées littéraires et tout ce qui va avec (les prix littéraires notamment) ont le chic, au moins de me laisser indifférent, au pire de m'emmerder prodigieusement. Il ne s'agit pas souvent de littérature mais plutôt de snobisme, de  petits arrangements entre amis, de gros sous, avec le cortège de flatteurs et de profiteurs qui vont avec... Il s'agit un peu de tout ce qui rend notre monde glauque et sinistre, et donc il ne s'agit pas de littérature. 

"L'art français de la guerre" est un projet ambitieux qui couvre 50 ans de guerre de l'armée française (2ème guerre, Indochine, Algérie). L'analyse à posteriori, les thèses personnelles de l'auteur ainsi que ses opinions, le récit de l'horreur (truisme) se mélangent au roman en s'intercalant entre des parties justement nommées "roman" (au cas où on ne le comprendrait pas). 
Que dire ? 
Je ne vous parlerai pas très longtemps de ce bouquin.
Parce que je n'ai même pas eu la force d'en atteindre le premier quart.

C'est bien écrit ? Oui, d'accord, Alexis Jenni sait écrire. Oui d'accord il a des choses à dire. 
C'est brillant ? C'est ambitieux et on ne peut pas taxer l'auteur de médiocrité. Le vocabulaire est d'une grande richesse.  
Mais c'est chiant. C'est répétitif. C'est long. C'est lourd. 
C'est puissant ? Oui, il y a des passages remarquables de style. Et d'autres passages franchement pénibles, du radotage sans intérêt. 
Mais c'est lourd. Je l'ai déjà signalé mais je le dis à nouveau. Car c'est TRES lourd. Et que c'est beaucoup de théorie pour peu de matière vivante. 

De la viande... Stop ! Aller à l'os. On en est loin. Et ça ne m'émeut pas. Moi quand je me fais chier en lisant, je deviens triste.
Alors je vais le ranger ce bouquin, après avoir échoué à atteindre le premier quart de ses plus de 650 pages. Parce que quand on se répète à écrire un bouquin de 650 pages qui aurait pu n'en faire que 300 meilleures, on propose un plat indigeste à ses convives. Et que pour un lecteur, devoir lire ça, c'est comme de baiser pendant trente minutes sans rien ressentir et d'être obligé se retirer de sa partenaire sans être parvenu à jouir. 

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