Venant de terminer la lecture de "Grand Maitre" (faux roman policier) de l'immense Jim Harrison, je ne résiste pas au plaisir d'en placer ici un extrait. Alors certes ce n'est pas le meilleur livre de Big Jim ni celui que les inconditionnels de l'auteur citent en premier mais on y trouve tous les thèmes chers à l'écrivain.
Je me fendrai même d'un petit billet pour raconter un peu cette lecture qui fut très agréable alors (et peut être parce que) je n'en attendais pas vraiment des miracles, sachant qu'il s'agissait là d'une oeuvre mineure dans la bibliographie de Jim Harrison, doublé d'un bouquin écrit à la fin de sa vie. Il faut juste que je trouve le temps de pondre ce billet, ce qui n'est pas gagné compte tenu du fait que je cours après le temps, mal moderne de nos sociétés névrosés.
Extrait : "Afin de retrouver énergie et moral, il fit halte à un diner pour son habituel petit déjeuner revigorant de saucisses aux œufs et de galettes de pommes de terre, que son médecin lui avait si souvent déconseillé. Tout en vidant un sachet de délicieuses pistaches locales, il remarqua les goitres de tous les retraités qui dévoraient d’énormes petits déjeuners tout en marmonnant la bouche pleine sur les dangers incarnés par Obama. Il n’avait jamais bien compris pourquoi tant de pauvres votaient à droite, alors que sous les Républicains les pauvres constituaient toujours la dernière roue du carrosse de l’État. Les pauvres sont invariablement trahis par l’Histoire, pensa-t-il en ressentant à la fois de la sympathie pour eux et de la compassion pour lui-même, car son propre intérêt pour l’Histoire semblait le trahir."
Jim Harrison - Grand Maître (Flammarion)
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