Inspiré d’un fait divers (l’assassinat du banquier
Edouard Stern), Sévère est un roman SM. Deux personnages, 168 pages pour
raconter la relation sado masochiste et amoureuse entre une femme libertine et
un puissant financier. Relation amoureuse ? Chaque lecteur se fera son idée
en fonction de ses mythologies personnelles…
Dans ce court roman sec, Régis
Jauffret déploie son talent pour les tourments et les noirceurs de l’âme
humaine. Je ne connaissais que le Jauffret des Microfictions; genre dans
lequel il excelle mais que non il n’a pas inventé, contrairement à ce que
racontent plusieurs éditorialistes et gratte papier de pacotille.
Dans Sévère, par la nature même du livre, l’auteur ne déploie pas le riche éventail comique et même absurde des situations, des tons et des genres des mille pages de ses Microfictions. Sévère est un livre beaucoup plus mono maniaque et il est écrit dans un style qui fait écho à la violence des sentiments et des rapports qui lient dominant(e) et dominé(e). Et ce qui fonctionnait à merveille dans les pages incroyablement riches de son recueil de microfictions ne peut pas être appliqué ici. J’y ai par conséquent lu un roman sec mettant en scène deux personnages froids et plutôt antipathiques, ce qui n’est certes pas un défaut, mais qui a contribué à me laisser à la lisière de la forêt.
Je n’ai pas vraiment été absorbé par cette lecture rapide aux phrases volontairement courtes et simples. L’effet est certes réussi, le bouquin plutôt efficace dans son genre mais tellement froid et distant que j’en suis resté à la surface. Et puis ça tourne un peu à vide avec la sensation de relire une scène déjà lue quelques pages plus tôt. Un quart du livre aurait ainsi pu être évité sans que cela ne nuise à la compréhension ni à la caractérisation des deux personnages principaux. Je n’y ai pas trouvé l’humour ou l’horreur (encore moins les deux emmêlés) d’une démence sanguinaire. Quelque chose à même de calmer mon petit besoin de violence quotidienne. Quelque chose de suffisamment décalé pour alimenter mon petit besoin de folie exotique. Sévèrement sur ma faim donc.
Extrait :
Dans Sévère, par la nature même du livre, l’auteur ne déploie pas le riche éventail comique et même absurde des situations, des tons et des genres des mille pages de ses Microfictions. Sévère est un livre beaucoup plus mono maniaque et il est écrit dans un style qui fait écho à la violence des sentiments et des rapports qui lient dominant(e) et dominé(e). Et ce qui fonctionnait à merveille dans les pages incroyablement riches de son recueil de microfictions ne peut pas être appliqué ici. J’y ai par conséquent lu un roman sec mettant en scène deux personnages froids et plutôt antipathiques, ce qui n’est certes pas un défaut, mais qui a contribué à me laisser à la lisière de la forêt.
Je n’ai pas vraiment été absorbé par cette lecture rapide aux phrases volontairement courtes et simples. L’effet est certes réussi, le bouquin plutôt efficace dans son genre mais tellement froid et distant que j’en suis resté à la surface. Et puis ça tourne un peu à vide avec la sensation de relire une scène déjà lue quelques pages plus tôt. Un quart du livre aurait ainsi pu être évité sans que cela ne nuise à la compréhension ni à la caractérisation des deux personnages principaux. Je n’y ai pas trouvé l’humour ou l’horreur (encore moins les deux emmêlés) d’une démence sanguinaire. Quelque chose à même de calmer mon petit besoin de violence quotidienne. Quelque chose de suffisamment décalé pour alimenter mon petit besoin de folie exotique. Sévèrement sur ma faim donc.
Extrait :
"Je
l'ai rencontré un soir de printemps. Je suis devenue sa maîtresse. Je lui ai
offert la combinaison en latex qu'il portait le jour de sa mort. Je lui ai
servi de secrétaire sexuelle. Il m'a initiée au maniement des armes. Il m'a
fait cadeau d'un revolver. Je lui ai extorqué un million de dollars. Il me l'a
repris. Je l'ai abattu d'une balle entre les deux yeux. Il est tombé de la
chaise où je l'avais attaché. Il respirait encore. Je l'ai achevé. Je suis
allée prendre une douche. J'ai ramassé les douilles. Je les ai mises dans mon
sac avec le revolver. J'ai claqué la porte de l'appartement..."
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