lundi 19 août 2024

Journapalm 1827

Dix mille jours mis bout à bout comme les multiples compartiments d’un train qui traverserait un continent entier, le wagon de tête sur une certaine latitude tandis que le wagon de queue se trouverait sur une autre latitude. Vu du ciel, ce pourrait être un long serpent mais en ce qui te concerne, il s’agit plutôt d’un ver solitaire qui se promène à l’intérieur du continent que dessine ton corps et qui met tout sens dessus dessous, indifférent à la notion d’ordre, d’harmonie et d’équilibre ; sans même parler d’un quelconque respect envers le temps qui passe.

1 commentaire:

  1. Autrefois un voyage en train permettait de dormir , lire , manger, discuter ou écouter dans un compartiment avec d'autres passagers , bercé par le ta-da ta-da des bogies pas woogie , puis de remonter ou descendre le train de wagons en wagons , abaissant la vitre pour humer l'air ou fumer en révisant les langues : E PERICOLOSO SPORGERSI - NICHT HINAUSLEHNEN - , changer de place quand le train n'était point bondé et les billets non numérotés , le temps du trajet faire et refaire un monde dans un temps "suspendu"(" Et quittant son compartiment le cœur vide d’espoir et de joie, d’un bout à l’autre du wagon-couloir, il rôdait, harcelé par une curiosité indécise et cherchant douteusement il ne savait quoi de neuf et d’absurde à tenter. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)

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