Thomas Pynchon a une réputation. Mystérieuse et secrète, comme l'est sa vie aux yeux des journalistes qui ne cessent de traquer un auteur qui souhaite simplement qu'on lui foute la paix. Peu de photos depuis les années cinquante, une méfiance à l'encontre des reporters : Thomas Pynchon a adopté la seule ligne de conduite qui me semble tolérable pour un auteur. Celle de fermer sa gueule et de ne s'exprimer que par son œuvre. C'est d'autant plus appréciable qu'il s'agit de Pynchon, un auteur qui s'est taillé une réputation de très grand homme des lettres modernes et conscrit de Jim Harrison, année 1937.
Bon, autant le dire tout de go, "L'homme qui apprenait lentement" n'est certainement pas le bouquin avec lequel faire connaissance avec Pynchon. C'est pourtant ce que j'ai fait et c'est une erreur. Enfin, il faut l'espérer.
Recueil de cinq nouvelles dites "de jeunesse" et écrites à la fin des années 50, cette édition est d'ailleurs précédée d'une note de Pynchon écrite à posteriori et pas vraiment tendre avec ces textes. Il faut avouer que ces nouvelles sont verbeuses et plutôt ennuyantes même si quelques éclairs m'ont fait comprendre que je passais certainement à côté de quelques allusions ou/et thèmes que l'auteur prendra plaisir à développer par la suite - à en croire les aficionados de Pynchon. Quelques étincelles de forme et une voix sont en effet bien présentes et donnent envie de découvrir plus profondément cet auteur secret et reclus qui jouit d'une réputation énorme auprès d'un cercle d'amateurs éclairés. A suivre donc avec une future plongée dans l'un de ses romans. Je suis en effet curieux de voir ce que ce style enlevé et riche peut donner sur un récit au long cours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire