Cette histoire-là est ultra classique. Plus classique que ça, tu meurs. Professeur dans une campagne reculée du Michigan, le personnage principal a quarante-deux ans. Il est en couple avec la femme qu'il aime depuis qu'il est adolescent mais sans parvenir à franchir le cap du mariage, ce qu'elle attend pourtant. Survient la tentation avec une de ses élèves de dix-sept ans à l'appétit sexuel vorace qui sème le trouble dans son esprit, son corps et son quotidien. Et puis il y a sa vieille mère qui va bientôt mourir et avec cette disparition annoncée le deuil de ses rêves d'enfant et tout ce qu'il n'a pas pu réaliser.
Sur cette trame cent fois abordée, Jim Harrison a écrit en 1976 un roman de jeunesse tout à fait recommandable. D'un point de vue chronologique, il s'agit de son troisième roman publié sous le titre "Farmer" en VO, "Nord-Michigan" en VF.
On y retrouve déjà tous les ingrédients de la recette de Big Jim : l'amour de la nature, de la pêche, des grands espaces et des femmes. Harrison y ajoute le sujet toujours casse gueule de l'amour interdit et du tabou d'une relation professeur élève dans l'Amérique des années soixante.
On y retrouve déjà tous les ingrédients de la recette de Big Jim : l'amour de la nature, de la pêche, des grands espaces et des femmes. Harrison y ajoute le sujet toujours casse gueule de l'amour interdit et du tabou d'une relation professeur élève dans l'Amérique des années soixante.
Comme toujours avec Jim Harrison, quand on est embarqué et qu'on accroche, difficile de se défaire de l'univers et des personnages que nous conte Big Jim. Cette façon qu'il a de décrire des choses tellement simples et universelles avec une économie de moyens... du grand art et de la graine à cultiver pour tous les écrivaillons que nous sommes. Brillant, tout simplement.
Extrait : "Et aussi, je veux te baiser en pleine lumière." Sa voix était tendue et son regard vacillait. Il n'avait jamais employé ce mot en sa présence. "J'en ai marre de te baiser le vendredi et le dimanche soir, dans l'obscurité et quelques fois le mercredi aussi. Je veux te baiser toutes les lumières allumées ou en plein jour et faire avec toi toutes les choses dont j'ai envie depuis toujours."
"C'est sans doute ce qui arrive quand un Suédois borné dans ton genre lit trop de roman, ou boit trop d’alcool depuis trop longtemps." Elle essayait d'alléger l'atmosphère, mais il la saisit par le bras.
"Regarde-moi. Nous avons 43 ans et n'avons jamais baisé en plein jour. Sans parler de l'océan, qu'on a jamais vu. Nous avons été à Washington une fois, mais jamais à New York. Nous n'avons jamais baisé dehors, sauf la fois où nous avons bien failli le faire, il y a trente ans. Je pense qu'on devrait changer de vie avant qu'on soit trop vieux et qu'on meure, avant qu'il ne soit trop tard. Tu n'as pas envie que ça change toi ?
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