l'éternité d'une vie qui ne veut pas finir quand bien même l'ennui la lance comme une douleur têtue. Elle ne voit personne sinon les commerçants à qui elle adresse des mots sans dents (...) Il est à peu près certain qu'elle n'a ni mari ni enfant. Très peu d'argent. Quelques plaisirs: ses cigarettes donc, le café, le vin qu'elle a mauvais, mais qui est là pour l'entendre ? Je ne m'explique pas comment elle tient. Elle tient parce qu'elle est encore en vie, c'est tout. (...) Elle est le cauchemar de nos jours derniers. Nous projeter en elle incite à presser le pas, la frayeur chasse l'empathie. Et moi aussi je passe. Je passe sans savoir quoi faire, sinon l'écrire."
Arnaud Cathrine - J'entends des regards que vous croyez muets (Verticales)
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