"Voilà pourquoi le Bowery était un un quartier idéal. Dans d’autres lieux, quand tout lui paraissait gris et laid, il y avait toujours une petite parcelle de lui-même pour se souvenir et lui rappeler que les choses n’étaient pas toujours ainsi, qu’il lui était arrivé de regarder le monde qui l’entourait et d’aimer – parfois même d’adorer – ce qu’il voyait, de tout son cœur et de toute son âme, et il ne pouvait que boire pour essayer de ranimer tout cet amour… toute cette beauté… et cette situation conflictuelle le rongeait.
Mais plus il buvait, plus il devenait difficile de rester dans de tels endroits, et il était contraint de partir, en proie aux affres d’un enfant qui pleure, ou d’un chat perdu, ému parfois jusque aux larmes par la beauté d’une fleur ou d’un arbre couvert de bourgeons."
Hubert Selby JR - Chanson de la neige silencieuse
(trad.Marc Gibot / Editions L'olivier)
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