jeudi 31 août 2017

Lecture : Tanguy Viel - Article 353 du code pénal

D'accord c'est vrai, je suis un imposteur. J'ai beau dire que je suis réfractaire à toute publicité, que je suis impassible à toute campagne promotionnelle, je suis comme tout le monde. Ce constat à la fois amer et rassurant (les deux vont bien ensemble) je dois concéder que si j'ai décidé d'acheter et de lire (tant qu'à faire...) le dernier roman de Tanguy Viel, c'est en grande partie la faute de la campagne promotionnelle qui en a accompagné la sortie. 
Soutenu par de multiples campagnes télévisuelles et radiophoniques, ce roman paru en janvier 2017 a de plus reçu le Grand-Prix RTL Lire en mars. Ce qui a offert un surcroît de visibilité à ce livre qui n'en manquait déjà pas, tant tous les journalistes estampillés littéraires en parlaient. Le Grand-Prix RTL Lire, on s'en tamponne un peu nous - enfin normalement - surtout à cause de ce bandeau rouge agressif avec lequel on décore les livres en les faisant ressembler à des papillotes indigestes qui, ainsi attifés, ressemblent à des gueules de chiens méchants prêtes à vous mordre depuis les étals des libraires qui assistent, impuissants, à cette prostitution médiatique organisée. Je m'égare (de Brest - forcément avec Tanguy Viel, c'est de circonstance).

Quatrième de couverture
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit. 

Bien que je sois un anti-quatrième de couverture convaincu, je m'efforce de toujours l'insérer dans ces petites chroniques de lecture car je sais que certains aiment bien lire ce succédané d'aventure, cette promesse à la petite semaine de ce que pourrait être un bouquin que l'on découvre la première fois. 
Je n'ai donc pas lu le quatrième de couverture avant d'acheter ce livre, comme toujours. J'ai par contre lu la première page, comme je le fais avant de me décider à m'embarquer pour une lecture. Et cette première page m'a convaincu. Alors oui c'est vrai, la tempête d'avis positifs écoutés à la radio m'a fait m'arrêter sur ce bouquin et le prendre en main, celui-là plutôt qu'un autre, lors d'une promenade Chamoniarde en avril dernier.

Roman agréable qui trouve naturellement sa place aux éditions de Minuit, j'ai passé un très agréable moment de lecture. Certes court (c'est bien), certes parfois un peu étonné par les louanges stratosphériques entendues ça et là mais oui, un bouquin à la fois original, social et moderne.  Le propos est simple mais raconté de belle manièreUn huis-clos entre un juge et un accusé, qui fonctionne bien malgré parfois quelques personnages un peu stéréotypés. Un bouquin des petites gens de France et des grandes espérances déçues. Une grande partie de l'enjeu tient dans la révélation finale du fameux article 353 du codé pénal qui donne son titre au roman. N'allez d'ailleurs pas vous renseigner sur le contenu de cet article avant de lire le bouquin, cela atténuerait tout l'intérêt de la chose.

Extrait
"En tout cas j'étais bien placé pour le voir arriver, lui, Antoine Lazenec, avec ses chaussures à bouts pointus - je ne sais pas pourquoi j'ai toujours eu du mal avec les chaussures à bouts pointus, les chaussures italiennes qui brillent même sous la pluie, comme si j'avais l'habitude de commencer par les pieds pour aborder les gens, normalement non, mais là, j'étais à tondre la pelouse du parc et donc la tête plutôt basse à surveiller l'avancée de la tondeuse sur le gazon sans trop entendre ce qui se passait autours, et ce que j'ai vu en premier, eh bien ce sont ses chaussures de cuir posées dans l'allée, aussi parce qu'elles étaient si bien cirées et si noires sur le gravier blanc, alors j'ai levé la tête et j'ai vu ce type pas très grand et presque chauve avec une veste noire et puis une chemise un peu ouverte comme un Parisien, et il me regardait sourire, attendant que j'arrête le moteur de la tondeuse."

Tanguy Viel - Article 353 du code pénal, Minuit, 176 pages, 14.5 €

mercredi 30 août 2017

Lecture : Sylvain Tesson - Dans les forêts de Sibérie

Sylvain Tesson fait partie de ces (rares) êtres médiatiques qui invitent à la déconnexion. Alors qu'en règle générale les figures qui abondent à la radio, sur le net ou dans le petit écran ont la même tendance à m'insupporter, lui passe aux travers des mailles du filet. Mieux, il me détend. Sa frénésie de vie ne l'empêche pas de virer au noir entre deux regards acier. Il aime la bonne littérature, les voyages, partager l'alcool entre amis. Difficile, dans ces conditions, de ne pas l'apprécier. 

Le fantasque et attachant géographe lettré a connu le succès avec le récit de son séjour en solitaire (ou presque) de six mois passés sur les rives du lac Baïkal. Là, dans une cabane, il s'est nourri de poisson, de promenades avec ses chiens, de contemplation, de lectures et de vodka avec les rares voisins qui venaient lui rendre visite après plusieurs jours de marche. Tous les ingrédients à une introspection métaphysique et surtout qui mènent sans nul doute à une meilleure connaissance de soi, sinon des autres.
Vécu en 2010, couronné du prix Médicis en 2011, adapté au cinéma en 2016, ce périple a logiquement rencontré son public au cours des années en plus de renfoncer l'aura médiatique de son auteur.

Extrait
Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. 

J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. 
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité. 
Je crois y être parvenu. 
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence. 
Et si la liberté consistait à posséder le temps? 
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures? 
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.

Parfois un peu répétitif bien que jamais long (300 pages) ce récit nous offre l'opportunité de prendre le temps. Une vertu qui disparaît chaque jour davantage, bafouée par la dictature de l'immédiateté. La liberté est à ce prix mais pour combien de temps ? Ces ermites qui vivent à des jours de marche du village le plus proche et qui écoutent les remous du monde dans leur poste de radio, à quelle humanité appartiennent-ils ? Où est la limite ? La plénitude des étendues sauvages peut-elle apporter une réponse aux maux de la civilisation ? Et la vodka est-elle soluble dans les grands livres ? Avec toutes ces questions, Tesson nous convie à une réflexion jamais lénifiante, simple sans être simpliste, naturelle, sur ce qu'est notre existence. Ainsi que nos envies d'ailleurs, impossibles ou à portée de main. Une question de choix, comme celui de laisser partir ceux que l'on aime, comme celui des livres que l'on emporte pour un tel périple (lesquels embarquer?), comme celui de l'exil ou de la résistance. 
Mais parce que Tesson est un auteur multiple et parfois cabotin, il alterne ces passages introspectifs avec des moments plus légers sur le quotidien d'une vie dans une minuscule cabane perdue dans des contrées sauvages. Et c'est certainement ce qui fait la véritable force du livre, son caractère multiple, et son ambiance à la fois contemplative et légère. 

Sylvain Tesson - Dans les forêts de Sibérie, Folio, 304 pages, 7.49 €

mardi 29 août 2017

Lecture : Pascal Garnier - La place du mort

Après l'excellent "Lune captive dans un œil mort" et le glaçant "Trop près du bord", je poursuis l'exploration exhaustive de la production singulière et noire de Pascal Garnier. 
Je mets de côté le pourtant très bon "Cartons" du même auteur, lu également au printemps, mais qui ne joue pas dans la catégorie noire de ceux-là.
Car avec un titre tel que "La place du mort" publié dans la collection Points Noir, pas de risque de se tromper sur la marchandise. On est bien là en présence d'un bouquin de Pascal Garnier veine sombre. 

Quatrième de couverture
Fabien mène une existence paisible jusqu’au jour où sa femme décède dans un accident de voiture. Un drame n’arrivant jamais seul, il découvre qu’elle était accompagnée de son amant. Fabien, désarçonné mais déterminé, décide de se venger : « Il a piqué ma femme, je lui piquerai sa veuve. » Mais ce désir si légitime va l’entraîner dans une situation abominable.

Comme il s'en est fait une spécialité - et c'est aussi une qualité - Garnier signe un bouquin court, sans matière grasse superflue. Pourquoi rallonger la sauce lorsqu'on peut faire plus court et plus efficace ? Certes on n'est pas en présence de bouquins à l'architecture complexe, aux fils narratifs entremêlés. Garnier ne fait pas du Faulkner, il fait du Garnier et il le fait bien. Comme ses personnages, il ne se prend pas pour un autre et déroule une intrigue simple mais drôlement efficace. 
Comme souvent, ses héros sont des êtres en marge, fragiles et un peu perdus, qui se retrouvent embarqués dans des situations de crise, de folie ou de noirceur implacable. Pourtant rien ne semblait les destiner à cette issue funeste. Mais comme il le fait à chaque fois, l'auteur parvient à nous embarquer dans une histoire où le scénario du pire trouve toujours un moyen de prendre le dessus sur le reste. Mus par une incontrôlable propension à se mettre dans des situations inconfortables, les personnages de Garnier sont à la fois attachants et crispants. Pénibles de ne pas voir le danger qui plane sur une décision, la menace qui auréole une situation dans laquelle ils se mettent d'eux mêmes. Et pourtant le lecteur adhère. C'est aussi un peu ça, le miracle de la littérature.

Le Fabien de ce roman est le prototype de ces caractères qui plaisent tant à Garnier, on le sent écrire avec plaisir et tendresse le quotidien de ces êtres paumés dans une vie trop vaste pour eux. Ce Fabien qui perd sa femme découvre à cette occasion la mascarade de son existence et décide malgré lui de poursuivre la comédie en endossant un autre rôle. Sous des dehors simplistes, avec une intrigue ténue, fort de son style particulier, Garnier pose des questions sur le quotidien de chacun d'entre nous et sur nos propres limites. Et il réussit une fois à nous embarquer pour une paire d'heures de lecture impossible à stopper.

Extrait : 

Sa première réaction fut d’allumer une cigarette et d’aller fumer à poil à la fenêtre. Il n’avait aucune idée de ce que pouvait bien faire Sylvie dans une voiture à Dijon, mais ce dont il était sûr, aussi sûr que du vent qui ébouriffait les poils de son sexe, c’est que Sylvie était morte. D’une pichenette il envoya son mégot rebondir cinq étages plus bas sur le toit d’une Twingo noire.

-Merde alors… je suis veuf, je suis un autre. Comment je vais m’habiller ?  

Pascal Garnier - La place du mort, Points, 5€70, 152 pages

lundi 28 août 2017

Lecture : Jim Harrison - L'éclipse de lune de Davenport

Comme beaucoup d'autres auteurs avant et après lui, Jim Harrison a commencé sa carrière littéraire en écrivant de la poésie. Et à l'image de nombreux écrivains, il doit davantage sa gloire à ses travaux de romancier que de poète. Pourtant il a constamment publié des recueils de poésie au cours de sa vie, depuis Plain Song (1965) jusqu'à Dead Man's Float (2016) l'année même de sa disparition. De cette quinzaine de recueils parus en version originale, à peine le tiers a été traduit et publié en français. 

"L'éclipse de lune de Davenport et autres poèmes" a paru en 1998 en France, deux ans après sa parution en VO. Neuvième recueil dans l'ordre chronologique des publications poétiques de Jim Harrison, il est disponible dans une édition bilingue très soignée de la collection "La petite vermillon". Contrairement à la plupart des autres bouquins de Big Jim, ce n'est pas Brice Matthieussent mais Jean-Luc Piningre qui s'est chargé de la traduction. 
Pour le reste, on retrouve l'univers de l'auteur sous une forme de poésie en prose qui se marie bien avec les thèmes chers à Harrison. La nature sauvage, l'ouest américain et ses grandes étendues, la solitude de l'être humain et son obsession de la liberté. Poésie du quotidien aussi, dans ce qu'il y a de plus banal mais Harrison sait à chaque fois faire vibrer ces cordes du rien du tout pour en tirer une émotion réelle.
Bref, après cette lecture on ne peut qu'espérer que les éditeurs français vont nous mettre à disposition les autres recueils.

Extrait : 

C'était lundi matin pour la plupart des gens
et mon cœur était prêt d'exploser selon
mon tensiomètre numérique,
ce qui me fait dire que je ne veux plus bosser
pour être le mineur le mieux payé au monde.
Je veux me maintenir à la surface et aider le héron
qui a du mal à se poser au bord du ruisseau.
Il vieillit et je me demande où il sera une fois mort.



Jim Harrison - L'éclipse de lune de Davenport (La petite vermillon)
Traduction : Jean-Luc Piningre / 192 pages, 7.10 €

vendredi 25 août 2017

Waterloo et le reste

Comme je l'indiquais récemment, je viens de proposer une seconde édition corrigée et remaniée de "Waterloo en maillot de bain"
Ce recueil de textes très courts (de une à trois pages) écrits sur une période de dix ans est disponible sur tous les sites internet habituels en version papier mais aussi en version ebook, kindle, kobo et toutes joyeusetés à l'avenant (détails ici).

Concernant "Des chardons dans la garrigue" (MANX), le roman sur lequel je travaille depuis Août 2016, j'ai terminé ce matin un peu après 5h30 de reporter sur l'ordinateur les corrections faites sur l'épreuve papier de la 4ème version. 
J'ai attaqué derechef le passage de cette 5ème version au correcteur orthographique, grammatical et syntaxique du logiciel canadien "Antidote". J'en suis encore à la phase d'apprentissage dudit logiciel mais pour y avoir justement passé "Waterloo" il y a dix jours, je ne regrette pas l'investissement.
Donc, selon toute vraisemblance, je pourrai annoncer la mise à disposition de ce nouveau roman au tout début du mois de Septembre 2017, soit treize mois après les premières recherches faites sur le sujet. Mélange d'excitation et d'impatience... 

mercredi 23 août 2017

L'édition et Eric...

Lorsque l'on se plonge de façon suffisamment intensive dans une activité - je suppose qu'il en va même quelle que soit cette activité - on se rend compte de la conjonction de certains faits du quotidien. Une sorte d'alignement des planètes, ou pour le dire de manière plus prosaïque d'une concordance des petits riens de la vie qui mis bout à bout dessinent une fresque qui prend du sens. Peut-être est-ce ce que le plus belge des acteurs d'arts martiaux (ou le plus art martial des acteurs belges?) disait quand il parlait d'être AWARE. Mais je m'égare (de Bruxelles). 

Hier je parlais de la roulette de l'édition et des choix (et de leurs contraires, les non-choix et non les anchois). Ce matin en me rendant au travail, je lisais dans le métro "Endetté comme une mule", les mémoires de l'éditeur Eric Losfeld. 
Il y a beaucoup à dire sur cet excellent bouquin publié chez Tristram et à côté duquel je serais passé sans les conseils avisés de l'émission sacrée "Mauvais genre" sur France Culture (conseil confirmé par une quasi majorité absolue chez les critiques du "Masque et la Plume" sur France Inter). Bref, à propos d'édition, voilà un passage de ces mémoires dont je reparlerai : 

On suppose qu'un livre va se vendre, parce qu'on l'a publié, parce qu'on l'aime bien, et on suppose que d'autres personnes vont l'aimer, mais en réalité, la vente d'un livre reste quelque chose qui est tout à fait irrationnel. J'ai beau le savoir de longue date, j'en suis toujours étonné.

mardi 22 août 2017

Au prix de quelques timbres...

Il y a encore peu de temps de cela, je clamais ici même que ne souhaitant toujours pas participer à la surproduction des bouquins dispensables qui s'étalent dans les librairies ou qui grossissent les rangs des pilons, je n'enverrai pas mon prochain manuscrit à un éditeur. Et que je poursuivrai mon travail de tâcheron d'auto-publication grâce aux plateformes du web nouvelle génération. Oui bon alors tout ça c'est bien beau mais tout de même, il serait peut-être temps aussi d'arrêter de se chercher de faux-semblants et d'oser se confronter à l'indifférence (jugement négatif) ou à l'avis négatif (jugement positif) d'un professionnel de la vente. Car oui, ne nous y trompons pas, un éditeur moderne est là, à l'image de la société moderne, pour faire du pognon. Donc un éditeur jugera un livre sur sa capacité à le vendre : voilà pourquoi les mémoires d'une starlette de la télé réalité qui s'est fait sauter dans une piscine il y a 20 ans se vendront toujours mieux qu'un recueil de poésie de Richard Brautigan au Castor Astral

Bref, j'ai donc décidé de tenter l'aventure trépidante de contacter un éditeur, un vrai, un tatoué. Ah non, on me dit que c'est autre chose ça. Bref, fin septembre ou début octobre, après l'auto-publication de "Des chardons sur la garrigue" je posterai un tirage papier de "Brûler à Black Rock" à destination de trois éditeurs : un petit lyonnais et deux gros parisiens. Et tant qu'à y être, je posterai également un tirage de "Waterloo en maillot de bain" pour un éditeur provincial que ce genre de texte pourrait intéresser. Parce que tout de même, au prix de trois ou quatre timbres et d'un bout de spirale pour tenir tout ça, pourquoi s'en priver ? Je ne m'attends pas à grand chose mais au moins on ne pourra plus me reprocher de ne pas avoir essayé. J'aurais l'occasion d'en reparler...

samedi 19 août 2017

L'extrait du... 19 août

Il y a certains auteurs qui ont ce talent rare de tout dire en peu de mots et mieux que les autres. J'essaye malgré tout de ne pas idolâtrer qui que ce soit, mais j'avoue un certain faible pour l'écriture d'Albert Camus. Et notamment pour ses deux romans "L'étranger" et "La peste" qui m'ont vraiment marqué. 
En ce qui concerne le premier, l'incipit célèbre reste toujours aussi fort malgré sa renommée. Démarrer un livre avec ça, quel brio, quel souffle ! Un truc à vous retourner le stylo dans les poumons. Pas d'effet de manche, pas de vocabulaire compliqué, pas de grandes idées révolutionnaires. Simplement le talent...
Il va sans dire que si vous n'avez jamais lu ce bouquin, vous savez ce qu'il vous reste à faire !

"Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier."

Albert Camus - L'étranger

vendredi 18 août 2017

Waterloo version 2

Entre deux pages de correction de la version 4 de "MANX" (aka "Des chardons sur la garrigue") j'ai corrigé l'épreuve 2016 de "Waterloo en maillot de bain". 
Quésako ? Un recueil de textes très courts écrits entre 2004 et 2012, une page, deux maximum. J'appelle ça des sprints d'écriture, c'est une exercice auquel je me livre quotidiennement ou presque, le soir avant de me coucher. Certains tiennent un journal intime, d'autres écrivent leurs mémoires... Moi je me fais des rails d'écriture qui lorgnent souvent vers le processus d'écriture automatique. Ou pas. 

Bref, en 2016 j'ai publié en version papier et en ebook "Waterloo en maillot de bain". Sauf que... il y avait quelques coquilles à l'intérieur. Du coup j'ai réalisé une version corrigée que je vais mettre à disposition : 
- en version papier d'ici la fin du mois d'août.
- en version e-book d'ici la semaine prochaine.
Que ceux qui ont acheté la version 1 me contactent que je puisse vous fournir gratuitement une version e-book v2. 

jeudi 17 août 2017

L'extrait du... 17 août

Même si en ces temps de trouble social, un extrait de ce bon vieux Léon Trotsky nous serait utile, nous nous contenterons du plus romantique Léon Tolstoï. Comme quoi, il en va des Léon comme des trains, l'un peut en cacher un autre.

"Je ne connais dans la vie que deux maux bien réels : c’est le remords et la maladie. Il n’est de bien que l’absence de ces maux. Vivre pour moi en évitant ces deux maux, voilà à présent toute ma sagesse. 
(...)
Mais chacun vit à sa façon : tu as vécu pour toi seul et tu dis que tu as failli gâcher ta vie et que tu ne connais le bonheur que depuis que tu as commencé à vivre pour autrui. Et moi, j’ai éprouvé l’inverse. J’ai vécu pour la gloire (et qu’est-ce que la gloire ? Toujours ce même amour pour les autres, le désir de faire quelque chose pour eux, le désir d’obtenir leurs louanges). Ainsi j’ai vécu pour les autres et je n’ai pas failli gâcher ma vie, je l’ai complètement gâchée. Et j’ai retrouvé la paix depuis que je vis pour moi seul."
Léon Tolstoï - Guerre & Paix.
Traduction : Boris de Schloezer

mercredi 16 août 2017

MANX : Journal de bord - Semaines 41 à 44

Cet article fait partie de la série "MANX: Journal de bord" qui se propose de suivre de façon hebdomadaire l'écriture de mon nouveau roman depuis les premières prises de notes jusqu'à l'impression du livre dans... plusieurs mois !  Article précédent : Journal de bord (35-40)


Phase 13 - Cinquième version
Quatre semaines n'auront pas été de trop (trois et demi en réalité) pour relire et annoter la quatrième version du manuscrit de "Manx". Depuis samedi 11 août j'ai donc attaqué la saisie de ces corrections sur la version électronique du roman. Heureusement cela avance plus vite que la relecture et les annotations. Il s'agit toujours de corrections de style à 90%, je traque notamment les lourdeurs, les répétitions et les phrases trop longues. Et j'en profite pour couper tout ce qui dépasse un peu trop (comprendre : réduire la voilure et dégrossir le manuscrit de tout ce qui est inutile). Il me faudra à priori deux semaines pour venir à bout de cette saisie des modifications et aboutir à une cinquième version du roman qui sera proche de la définitive. Ne restera en effet plus qu'à passer le texte au correcteur d'Antidote et ce sera terminé. 
Un an après avoir démarré ce projet, j'avoue qu'il me tarde, je commence à fatiguer. C'est le problème de ces réécritures et de ces phases de relecture/correction cycliques. On finit par saturer de cette histoire, des personnages et de tout le roman...

J'ai conscience que ça ne va pas m'aider à promouvoir ce bouquin mais je dois avouer que je ne suis pas très satisfait de cette histoire. Ni de la façon avec laquelle je l'ai racontée. Je n'éprouve pas la satisfaction que j'avais ressentie en venant à bout de "Brûler à Black Rock" par exemple, sur lequel j'avais planché deux ans. Mais je suppose qu'en Septembre lorsque j'aurai le bon à tirer entre les mains, je ressentirai un peu de plaisir de voir ce projet se concrétiser. En attendant, et comme promis, je livre ici le titre définitif de ce nouveau roman à paraître en Septembre : "Des chardons dans la garrigue". A suivre ! 

vendredi 11 août 2017

L'extrait du... 11 août

Nous partons ce vendredi vers les USA (comme souvent ici) et en particulier du côté des adeptes du surf. Non pas que je sois fan de ce sport branchouille mais il s'agit du thème du pavé "Jours barbares" que William Finnegan, journaliste au New Yorker a écrit pendant deux décennies. 
Je viens de commencer la lecture de ce récit (de la véritable Narrative Non Fiction comme disent les anglo-saxons) qui a permis à son auteur de décrocher le Prix Pulitzer. En attendant une chronique (pas tout de suite, je n'ai même pas encore écrit les chroniques de mes lectures du printemps!) de ce bouquin, en voici un extrait. 

Comme partout, le fait d’être un gars cool à l’adolescence reste en grande partie un mystère, mais la force physique (comprenez la puberté précoce), la confiance en soi (avec des points de bonus supplémentaires quand on défie les adultes), les goûts musicaux et vestimentaires, tout cela comptait. Je voyais mal comment j’aurais pu me targuer d’une de ces qualités. Je n’étais pas très grand – en vérité, à ma grande honte, la puberté semblait même m’éviter. Je n’étais pas branché, ni côté fringues ni côté musique. Et, surtout, je n’étais pas un voyou – je n’étais même pas allé en prison. Par contre j’admirais le cran des gamins de l’In Crowd et je n’allais pas m’amuser à remettre en question ceux qui me soutenaient.
Au départ je croyais que la principale activité de l’In Crowd serait la guerre des gangs. D’ailleurs, il était sans cesse question de la reprise des hostilités contre diverses bandes rivales de “mokes”. Mais Mike donnait toujours l’impression de conduire à des pourparlers une délégation chargée de ramener la paix, et les bains de sang étaient évités grâce à de laborieuses manœuvres diplomatiques permettant de sauver la face. Ces trêves étaient officialisées par des cuites solennelles, bien avant l’âge légal. Le plus clair de l’énergie du groupe était en réalité consacré aux ragots, aux fêtes, à de menus larcins et au vandalisme. Les jolies filles ne manquaient pas dans l’In Crowd, et j’en pinçais un jour sur deux pour l’une ou pour l’autre. Personne ne surfait.

William Finnegan - Jours Barbares (Editions du Sous-Sol)
Traduction : Frank Reichert

mercredi 9 août 2017

Lecture : Pascal Garnier - Trop près du bord

C'est toujours avec un plaisir immense que je me plonge dans une lecture ou relecture d'un bouquin de Pascal Garnier. D'ailleurs les romans de ce regretté auteur se prêtent bien à la relecture du fait de leur brièveté. Même si une fois la surprise de l'intrigue éventée, les histoires perdent un peu de leur mystère. Pourtant j'aime relire Pascal Garnier. Parce que ses bouquins sont courts et intenses. Ils ne s'appuient pas sur de grandes démonstrations et ne se prennent pas pour d'autres. Vous voyez ces gros pavés (souvent anglo-saxons) qui s'appuient sur des intrigues enchevêtrées aux résolutions complexes tissées sur une multitude de personnages et qui mélangent les époques ? Et bien avec Garnier, c'est tout le contraire. C'est écrit au plus près de l'histoire. Et l'histoire est racontée au plus près de la réalité. Il n'y a pas d'effet de manche ni de poudre aux yeux. C'est grinçant comme un ongle sur un tableau noir et efficace comme un 357 magnum à bout portant.

Dans la bibliographie de son auteur, "Trop près du bord" a été publié en 1999 au Fleuve Noir avant d'être repris en poche chez Points puis republié par les éditions Zulma en 2013.

Quatrième de couvertureÉliette savoure amèrement sa retraite. Son mari ? Mort. Ses enfants ? Loin. Pas d'amis. Pas de sexe. Un jour d'orage, elle secourt Étienne, fringuant quadragénaire perdu en rase campagne. Voyou, il explose son quotidien : le fils des voisins s'écrase en voiture, une jeune fille en furie débarque chez elle, deux kilos de cocaïne se promènent sous son nez... Il faut se méfier de la vieillesse qui dort !

Pascal Garnier nous a habitué au noir et il s'y tient avec un talent rarement pris en défaut. La sexagénaire de cette histoire, veuve, plutôt heureuse sans ses enfants qui ne lui manquent pas tant que ça, est un personnage des interstices, comme tous ceux qui intéressent Garnier. Elle roule en voiture électrique dans une campagne isolée : rien ne semble moins propice à l'aventure que ce décor. Et pourtant, avec l'intrusion d'un accidenté de la route qui débarque chez elle, toutes les failles des individus, les crises et les peurs rappliquent aussi sec. Etienne qui semble trop sympathique pour un gars qui sort de prison et qui a une drôle de relation avec sa fille qui arrive à son tour chez Éliette... Tous les ingrédients du roman noir sont là, et en moins de 150 pages, Pascal Garnier nous embarque dans une campagne propice à toutes les angoisses. Comme toujours chez lui, c'est sec et brillant, enlevé, parfois un peu tiré par les cheveux mais il est tellement agréable de se laisser aller à ses penchants...
Pascal Garnier - Trop près du bord, Points, 144 pages, 6.3 €

lundi 7 août 2017

L'extrait du... 7 août

"Il n'y a pas plus grande, plus extraordinaire bénédiction que l'absence de journaux, l'absence de nouvelles sur ce que peuvent inventer les humains aux quatre coins du monde pour rendre la vie vivable ou invivable. Si seulement on pouvait éliminer la presse, quel grand pas en avant nous ferions, j'en suis sur! La presse engendre le mensonge, la haine, la cupidité, l'envie, la suspicion, la peur, la malice. Qu'avons nous à faire de la vérité, telle que nous la servent les quotidiens? Ce qu'il nous faut, c'est la paix, la solitude, le loisir."


Henry Miller - Le colosse de Maroussi
traduction : Georges Belmont

dimanche 6 août 2017

Lecture : Jim Harrison - De Marquette à Veracruz

Plus le temps passe, plus je lis des articles, des romans, des livres sur ou de Jim Harrison, plus j'acquiers l'intime conviction du talent de cet auteur et de l'insoumission de cet homme. 
Avec "De Marquette à Veracruz" c'est un voyage littéraire à nul autre pareil auquel nous invite l'écrivain du Michigan. Certains auteurs nous racontent des histoires, lui nous raconte la vie. Avec l'air de rien, des paragraphes qui se succèdent souvent sans trame narrative très claire ni très structurée, un amalgame de sensations, de descriptions, d'actions, de réflexions qui mis bout à bout forment un bouquin. Et dans le cas de ce livre, un sacré bouquin !

Quatrième de couverture : David Burkett, quatrième du nom, est l'héritier d'une famille lourde à porter, responsable du déboisage sauvage du Michigan. Entre une mère alcoolique et un père cynique, prédateur sexuel, David s'exile, en quête d'expiation. Dans le décor lyrique des grandes plaines, son parcours initiatique est marqué par la tragédie familiale et la beauté des femmes... 

Ce roman est d'une puissance rarement atteinte. Le lecteur que je suis s'est délecté, l'auteur que j'essaye d'être a eu la sensation qu'il valait mieux ranger les stylos une bonne fois pour toutes. Car Big Jim atteint dans ce roman écrit en 2004 le summum de son art. Tout y est. L'émancipation douloureuse d'un fils envers son père, la culpabilité et la trahison, les remords d'un courage dont on n'a pas su faire preuve, l'agression de l'homme sur la nature au nom du profit financier, la fierté, la sauvagerie de l'homme, les pulsions qui nous font dévier, les névroses de chacun et nos efforts pour continuer à vivre, notre rapport au monde animal... Big Jim fait preuve d'une maîtrise inouïe dans ce roman violent et sauvage, orageux et puissant. Ses personnages sont campés avec une force peu ordinaire et le lecteur est aspiré par ses mots agencés avec talent, traduits avec passion par un Brice Matthieussent inspiré. Son héros, David Burkett est à la fois irritant de passivité et attachant de vie. Il est une parabole parfaite des manquements de chacun d'entre nous mais aussi de ce qui rend l'être humain vivant, de ces errements entre l'éducation reçue et le chemin individuel que chacun cherche à tracer. Entre les valeurs reçues et ses aspirations profondes. De tous ces mouvements d'araignée à l'intérieur de nos toiles cérébrales qui nous empêchent d'être apaisé : "Si tu refuses de mettre au monde ce qui est en toi, ce que tu ne mets pas au monde te détruiras."

Extrait : "Glacé jusqu'aux os et épuisé, j'ai rejoint ma chambre de motel, j'ai installé un fauteuil près de la fenêtre, puis je me suis endormi en regardant la blancheur effrayante du monde. Il s'agissait de toute évidence d'une toile vierge sur laquelle on pouvait peindre son existence si l'envie vous en prenait. Juste avant de sombrer, je me suis imaginé assis à la fenêtre du chalet et j'ai peint ce qui l'intérieur de ce qui serait mon chalet, y compris la fenêtre de devant d'où les seules choses visibles était le lac Supérieur et la ligne d'horizon, mais me tracassait cette idée de Fred selon laquelle en tant que chrétien putatif je devais apprendre à fonctionner dans le monde avant d'avoir le droit de m'en absenter."

Jim Harrison - De Marquette à Veracruz, Christian Bourgois, 492 pages, 25 €
Traduction : Brice Matthieussent

vendredi 4 août 2017

Librairies au nord de l'estuaire

Récemment en vacances du côté de l'estuaire de la Gironde, j'ai profité de cette visitecomme je le fais à chaque fois que je quitte mon antre, pour supporter les librairies indépendantes locales. Quelques dizaines d'euros investis à chaque fois dans des ouvrages ajoutés à ma pile de lectures
Du côté de La Rochelle, j'ai ainsi rendu visite à la librairie Calligrammes. Idéalement située sous les arches de la vieille ville, il s'agit d'un endroit convivial et chaleureux où on a tôt fait de passer des heures à aller d'un présentoir à l'autre, d'une bibliothèque à l'autre, en se laissant guider par les conseils de lecture rédigés de la main des libraires et disposés à proximité des livres. Une saine habitude des libraires qui repose sur leurs goûts et leur proximité avec le lecteur et qui engage à la conversation et aux conseils. L'argument massue en leur faveur et, par contrecoup, au détriment des supermarchés de la culture où les bouquins s'empilent de façon impersonnelle sans goût, sans vie, sans rien. 

Poursuivant sur Poitiers, j'ai poussé la porte de la très moderne librairie La belle aventure située dans le quartier piéton de la ville. Parquet sombre au sol, bibliothèques tassées contre les murs, présentoirs clairs et bien rangés au centre, l'impression chirurgicale n'empêche pas de s'y sentir bien. Là aussi des petits bandeaux sous les bouquins signalent les coups de cœur de la librairie. Et même si on aurait apprécié un petit mot personnel, cela permet d'attirer l'attention sur les livres conseillés. Les allées sont claires et aérées, et on s'y sent bien.

Librairie Calligrammes 24 rue Chaudrier, 17000 La Rochelle.
Librairie La belle aventure, 12/15 rue des Grandes écoles, 86000 Poitiers.

jeudi 3 août 2017

Choix de l'antidote

J'ai commandé ce lundi le logiciel Antidote 9 (version MAC). Software édité par la société Druide à Montréal, il a la réputation d'être l'un (sinon le) des meilleurs logiciels de correction d'orthographe, de grammaire, de typographie et même de style. Pour ce dernier point toutefois, je suis assez circonspect, et j'attends de juger sur pièce. Quoi qu'il en soit j'en avais assez de détecter sans cesse de nouvelles coquilles dans mes romans et nouvelles après maintes relectures. 

Je n'utiliserai pas Antidote comme une solution miracle mais comme une étape supplémentaire dans le processus de correction de mes textes. Il devenait vital pour moi de m'armer de ce genre d'outil vu le nombre de pages et de projets d'écriture que je mène en parallèle. Depuis sept mois maintenant j'utilise le logiciel Scrivener pour l'écriture et les phases de réécriture. Je n'utilisais encore Word que pour la phase d'édition avant publication. Avec Antidote, le correcteur de Word (très mauvais) ne sera donc plus d'aucune utilité et qui plus est, Antidote se branche sur Scrivener. Retours des tests à suivre...

mercredi 2 août 2017

L'humeur du 2 août

Je ne suis pas un fan des rentrées littéraires. Opération commerciale lancée à grands cris par les responsables commerciaux des maisons d'édition, en liaison avec quelques relais prompts à l'hystérie collective... Tout ça pour nous fourguer des centaines de bouquins en quelques jours que personne n'a le temps (et souvent pas l'envie non plus) de lire ni de critiquer. Mais voilà, c'est le marronnier de saison alors on continue, mû par cette énergie folle qui étreint l'homme à poursuivre toutes ses œuvres de destruction massive dans une joie clownesque achetée à crédit. Bref.
Septembre s'annonce et avec ce mois sinistre on nous promet 581 nouveaux romans et recueils de nouvelles qui vont venir rejoindre les étals déjà encombrés des librairies. Enfin, pour les plus chanceux d'entre eux car 99% de ces bouquins passeront directement à la trappe médiatique et commerciale. La rentrée littéraire c'est surtout le moment pour les têtes de gondole habitués au hit parade des ventes de montrer les muscles et accessoirement de faire marcher le tiroir caisse des éditeurs. Bref.

A en croire les chiffres de Livres Hebdo voilà une rentrée en hausse de tout ou presque... 6% d'augmentation du volume des nouveautés françaises notamment, et 81 premiers romans (contre 66 l'an dernier). 581 nouveaux livres donc, contre 560 en 2016. Vertigineux. Dans cette logorrhée éditoriale, j'ai peine à croire que 10% de la production sera à sauver. De façon beaucoup plus modeste, mon prochain roman sera également disponible aux premières heures de Septembre. Mais parce que je suis conscient de l'encombrement des étagères des bibliothèques remplies de bouquins que personne ne lit, conscient aussi de l'embouteillage monstre sur les présentoirs des librairies, je continuerai à ne pas envoyer ce nouveau roman à un quelconque éditeur pour tenter cette aventure de l'édition. Et je poursuivrai mon petit bonhomme de libre entreprise, préférant toujours l'auto édition de fiction à l'édition traditionnel d'auto fiction (une mode bien pénible de l'édition française). 
Sur ce je retourne corriger encore une fois le manuscrit de ce nouveau roman dont j'annoncerai le titre définitif d'ici quelques jours... (Teasing or Die !)

mardi 1 août 2017

La citation du... 1er août

En ce début de mois d'août et après avoir lu "Lumière d'août" de William Faulkner, il m'a semblé nécessaire de démarrer par une citation tirée de ce bouquin fleuve (un peu trop fleuve d'ailleurs). 

"Un homme craint davantage ce qui pourrait lui arriver que les ennuis qu'il a déjà soufferts. Il se cramponne aux ennuis qu'il a déjà soufferts plutôt que de risquer un changement".

William Faulkner, Lumière d'août.