mardi 9 avril 2019

Lecture : David Foenkinos - Le mystère Henri Pick

Avant d'être un film, "Le mystère Henri Pick" fut un bouquin. C'est drôle. Je ne me tiens absolument pas au courant des sorties cinéma mais voilà un deuxième bouquin que je lis au moment même où une adaptation sort sur grand écran. Bref, il faut, semble t-il, croire en la patience des éléphants... 
En 2016, David Foenkinos publie ce roman qu'en temps normal je n'aurais peut être jamais lu. Car même si nous sommes nés la même année, Foenkinos et moi, je n'ai encore rien lu de cet homme-là. Sauf que, voilà : 
a) j'ai trouvé ce bouquin dans la bibliothèque de ma mère la dernière fois que je lui ai rendue visite.
b) le début de ce bouquin fait référence au projet de bibliothèque des manuscrits refusés tel que l'avait imaginé Richard Brautigan, un de mes auteurs totems. 
Or donc, l'addition de a) et de b) m'a conduit à emprunter ce livre et à l'ajouter à ma pile de lectures.

Reprenant l'idée de cette bibliothèque des manuscrits oubliés transposée à la Bretagne, Foenkinos imagine une intrigue autour d'un auteur mystérieux dont un éditeur retrouve un manuscrit inédit - forcément magnifique - et qui le publie - forcément avec succès. 
L'idée de base était belle. L'intention louable. Mais hélas le bouquin, pas désagréable au demeurant, rate la cible que j'en attendais. Je n'ai trouvé qu'une galerie de personnages plutôt fades placés dans une succession de situations classiques et sans grande surprise... Avec en prime quelques passages franchement mous, ennuyeux et écrits dans une totale absence de style. Là où j'espérais un bouquin décalé à la tendresse et à l'humour à cheval entre deux mondes, à la Brautigan quoi. Heureusement les chapitres courts permettent de continuer la lecture sans descendre avant la fin du trajet. Mais on ne peut s'empêcher d'être déçu à l'arrivée de la dernière page, comme on le serait devant un soufflé trop vite retombé, une promesse jamais honorée. Et quelques jours après la fin de cette lecture, j'ai racheté trois bouquins de Brautigan de la collection Titres chez Bourgois. Parce qu'on y revient toujours.  

Extrait
"Au bout d'un moment, elle pensa que ce serait une façon de le faire revivre. C'était finalement la seule idée qui comptait. On parlerait de lui, et il serait vivant à nouveau. C'est le privilège des artistes, entraver la mort en laissant des œuvres. 
(...)
C'est le privilège des artistes, entraver la mort en laissant des œuvres. Et si ce n'était que le début? Avait-il semé dans sa vie d'autres actes que l'on découvrirait plus tard. Il était peut-être de ces hommes qui prennent toute leur dimension dans l'absence."

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