« Papa disait donc, pas à Maman (qui n'était pas venue marcher avec nous, et était restée à la table de pique-nique avec sa machine à écrire), mais à nous, qu'il n'y avait pas de "mal", mais qu'il y avait un "paradis", à condition de se souvenir que le "paradis" n'était rien d'extraordinaire ni d'étonnant; peut-être simplement une promenade le long du rivage, un jour venteux de la fin septembre; rien de mémorable en soi, mais si vous vous rappelez que nous l'avons faite, que nous étions ici ensemble, que nous nous sommes arrêtés pour déjeuner à Bay Point, que même si ce n'était pas le déjeuner du siècle nous étions ensemble, tous les cinq, quoi qu'il puisse arriver par la suite ... Ça, c'est le "paradis", Compris, les gosses ? D'accord, Papa, avions-nous dit. Nous étions gênés quand Papa nous parlait comme à des adultes, trop "sérieusement".»
Joyce Carol Oates - Un livre de martyrs américains
(Philippe Rey, trad.Claude Seban)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire