Didier... Cloner le Christ, est-ce vraiment sérieux ?
Il faut avouer que l'idée de base à ce roman est plutôt séduisante : à partir du suaire de Turin dont les plus acharnés défenseurs soutiennent qu'il servit à envelopper le corps du Christ, des scientifiques ont recueilli des échantillons d'ADN qu'ils ont ensuite utilisés pour cloner JC. Le clone donc, s'appelle Jimmy, il a 32 ans (forcément...), occupe ses journées à réparer des piscines dans le Connecticut et ne sait rien de son origine.
Là, j'avoue, c'est excitant et c'est d'ailleurs sur cet unique pitch que j'ai acheté ce bouquin (bon c'est vrai je l'ai payé cinquante centimes ce qui pour un grand format en excellent état ne m'exposait pas à un grand risque d'amertume sur du pognon foutu en l'air). Je n'avais non plus jamais lu de bouquin de Van Cauwelaert, auteur récompensé du Goncourt en 1994 qui lui a apporté un succès médiatique de premier plan. Bon c'est vrai, obtenir un prix n'est pas gage de qualité puisque nous avons tous des sensibilités différentes. Les auteurs que je préfère n'ont d'ailleurs jamais raflé les prix ni squatté les plateaux de télévision.
Cette trop longue introduction étant faite, parlons un peu de ce bouquin de science-fiction. Ben oui, l'intelligentsia franchouillarde ne supporte pas la SF qu'elle placardise à grands coups d'opinions toutes faites, estimant qu'il s'agit de sous littérature mais il n'empêche que ce bouquin, c'est de la SF.
J'ai lu ici et là plusieurs critiques ponctuant leur avis sur ce bouquin en disant qu'il s'agissait du meilleur bouquin de Van Cauwelaert. Voilà qui ne m'incite pas à retenter ma chance tout de suite car autant le dire, je me suis plutôt emmerdé à la lecture de ces 400+ pages. C'est long comme un jour sans pain (béni bien sûr, mouarf ah ah!) c'est rempli de pages qui ne servent à rien, bourrées de redites, accumulation de paragraphes mous du bide. Le personnage principal est geignard et pleurnicheur au début du bouquin parce qu'il a perdu l'amour de sa vie, mais je n'ai ressenti aucune empathie pour lui. Et par la suite, il réagit de façon étrange, qui ne cadre pas du tout avec l'idée qu'on se fait de lui. Mais le pire reste à venir : les messages que l'auteur ne cesse de faire passer dès qu'il en a l'occasion sont lourds et pénibles. Parce que cette histoire là, elle aurait pu être déjantée et acerbe, acide et violente. Dans les mains d'un auteur dérangé juste ce qu'il faut, ça aurait pu donner un truc saignant à souhait. Mais Didier Van Cauwelaert nous parle de multiples sujets avec des morceaux de complots dedans, de la religion bien sûr, des secrets d'état, de la propagande électorale, des manipulations génétiques mais le ton qu'il adopte reste le cul entre deux chaises et n'atteint pas sa cible. Critique sociale du dimanche matin, étude sociologique qui ne dépasse pas le zinc du PMU du coin... Et puis il y a l'écriture... un style blanc et commun. Des phrases toutes faites, des scènes dépourvues d'originalité dans le fond comme dans la forme. Après 150 pages, je l'avoue, je suis passé en mode "lecture rapide". Et lorsque j'ai refermé ce bouquin, j'ai ressenti un soulagement presque violent, et quasiment proportionnel à l'espoir que je nourrissais en l'ouvrant.
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