Dans "Papa, tu es fou", William Saroyan nous donne deux leçons:
- nul besoin d'écrire des pavés de 500 ou 600 pages pour être efficace.
- aimez la vie car elle est absurde et il faut rire, aimer et écrire pour en profiter.
Avec 140 pages seulement, l'auteur américain d'origine arménienne nous embarque dans un récit tendre et émouvant, léger et passionné sur l'art de l'écriture ainsi que sur les rapports père-fils.
Le narrateur est garçon de 10 ans qui reçoit en cadeau de la part de son écrivain de père le dernier roman que celui-ci vient d'écrire. Mais pas seulement. Car un livre c'est bien davantage qu'un simple objet...
« Je me suis levé de table et je me suis mis à danser la gigue : Papa a éclaté de rire, et j’aime l’entendre rire comme ça – comme un type qui écrit, qui a faim et qui est complètement fou. »
Le papa de ce roman est un rêveur, écrivain poète et désargenté qui aime la vie et l'écriture plus que tout. Il n'a de cesse au cours de ce roman que de transmettre ces passions à son fils. Passé maître dans l'art de sublimer chaque moment d'une vie somme toute modeste, ce papa est un prestidigitateur de l'instant. Dans une moindre mesure et sans la portée dramatique de la guerre, il me fait penser au personnage que joue Roberto Benigni dans son film "La vie est belle". Insouciance et jeu pour charmer son fils et l'emporter loin de tout quotidien.
Ecrit il y a bientôt 60 ans, ce roman n'a pas pris une ride et se lit avec une délectation doublé d'un sentiment d'apaisement. Pour tous ceux qui n'ont jamais lu Saroyan, voilà une excellente façon d'y remédier.
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