Cet article est le premier d'une série consacré à mon parcours de lecteur et plus généralement à l'importance des collections dans le catalogue d'un éditeur.
Collection, catalogue, lecture ?
Il me semble évident qu'un catalogue de collections puisse être un élément déterminant dans le parcours d'un lecteur. Il suffit de deux livres que l'on a beaucoup aimés dans une collection pour s'intéresser à celle-ci et ainsi se donner la chance de découvrir de nouvelles choses en partant à la découverte, sous couvert d'une certaine zone de confort (ou de confiance...) Si l'on a aimé plusieurs livres d'une même collection, il y a des chances que ça fonctionne pour de nouveaux bouquins...
Les années 1980
Dans les années 1980 j'ai 6 à 15 ans. Il s'agit d'une décennie déterminante dans un parcours de lecteur. Celle qui suit tout de suite l'apprentissage de le lecture et la découverte initiale. On se retrouve face à un univers de livre absolument dingue, d'une diversité ahurissante, plein de fureur, de lumières, de tons, de voix, de nuances. Les Folio Junior garnissent mes premières étagères, avec une préférence pour 2 d'entre eux, Le Roman de Renart et Les Indes Noires.
Nous ne savons pas encore que nous louperons la majorité des livres qui existent (à moins de consacrer sa vie à la lecture?) mais heureusement nous ne connaissons même pas les dimensions faramineuses de ce monde merveilleux de l'imaginaire.
Les élèves chanceux auront des parents et des instituteurs, professeurs pour les guider ou les conseiller, les moins chanceux juste des instituteurs et des professeurs et les moins chanceux encore... personne. Injustice sociale déjà à l’œuvre : ce n'est pas parce que l'on a six ans que l'on ne doit pas être tout de suite victime de l'injustice qui nous grignotera le fond des culottes toute la vie... Au contraire même diront les planqués bénis nés sous une bonne étoile, il faut bien qu'il y ait des disparités pour que leurs chérubins aux lèvres d'argent se fassent remarquer. Je m'égare...
Nous ne savons pas encore que nous louperons la majorité des livres qui existent (à moins de consacrer sa vie à la lecture?) mais heureusement nous ne connaissons même pas les dimensions faramineuses de ce monde merveilleux de l'imaginaire.
Les élèves chanceux auront des parents et des instituteurs, professeurs pour les guider ou les conseiller, les moins chanceux juste des instituteurs et des professeurs et les moins chanceux encore... personne. Injustice sociale déjà à l’œuvre : ce n'est pas parce que l'on a six ans que l'on ne doit pas être tout de suite victime de l'injustice qui nous grignotera le fond des culottes toute la vie... Au contraire même diront les planqués bénis nés sous une bonne étoile, il faut bien qu'il y ait des disparités pour que leurs chérubins aux lèvres d'argent se fassent remarquer. Je m'égare...
Les guides à suivre (ou pas!)
Avant de faire ses premiers choix, il faut se résoudre à abandonner les premières années de cette décennie fondatrice aux desiderata de lecture des parents. Ceux qui espèrent parfois que leur gamin aura lu tous les classiques avant ses vingt ans. Je n'ai pas dérogé à la règle... Sur les conseils des parents et les lectures imposées de l'école (ah la belle façon de dégoûter à jamais des enfants de la lecture en s'y prenant comme des manches!) j'ai essayé pas mal de choses, ressortant de cette décennie avec quelques certitudes que seule l'innocence de cet âge peuvent procurer; mais qui, si elles se sont nuancées, restent plutôt vraies encore aujourd'hui :
Avant de faire ses premiers choix, il faut se résoudre à abandonner les premières années de cette décennie fondatrice aux desiderata de lecture des parents. Ceux qui espèrent parfois que leur gamin aura lu tous les classiques avant ses vingt ans. Je n'ai pas dérogé à la règle... Sur les conseils des parents et les lectures imposées de l'école (ah la belle façon de dégoûter à jamais des enfants de la lecture en s'y prenant comme des manches!) j'ai essayé pas mal de choses, ressortant de cette décennie avec quelques certitudes que seule l'innocence de cet âge peuvent procurer; mais qui, si elles se sont nuancées, restent plutôt vraies encore aujourd'hui :
Emile Zola m'emmerde... |
Steinbeck, le 1er américain |
- les anglo-saxons ont mes faveurs, notamment Ernest Hemingway, John Steinbeck et Jack London.
Les premiers élans de bibliophilie
Steve Jacskon et Ian Livingstone sont peut être les initiateurs de mon amour des livres. Ils n'ont pourtant pas écrit de chef d’œuvre, on ne peut même pas les considérer comme des écrivains.
En 1982 ces deux britanniques ont créé la série des livres-jeux "Défis fantastiques" dont les 58 titres sortis pendant 9 ans se sont écoulés à plus de 15 millions d'exemplaires dans le monde. Le principe de ces livres destinés aux jeunes adolescents est de donner le choix au lecteur sur le scénario du livre dont il est le personnage principal. Les livres sont constitués de très courtes sections numérotées au cours desquelles les auteurs demandent à l'auteur de faire un choix pour continuer sur un numéro ou un autre selon sa décision. Il est donc possible de relire plusieurs fois le livre en changeant de décisions pour connaître des issues différentes.
Ces bouquins m'ont fasciné lorsque j'étais collégien. Il s'agissait des prémices de cette culture geek à une époque où les ordinateurs n'étaient pas répandus et où les consoles de jeux ne l'étaient pas davantage. La période dorée des jeux de rôle et des univers fantastiques. J'ai des souvenirs très précis des livres que j'ai lus dans cette série, du moment où je les ai lus, où j'étais... Des souvenirs très nets qui datent d'une trentaine d'années. Ils étaient édités par Folio Junior dans une collection colorée et unifiée que je me faisais une joie d'aligner sur mes étagères de collégien.
Après le succès de la série "Défis fantastiques", les auteurs ont étendu l'idée à d'autres univers et de nouvelles séries dans la même collection et reprenant la même maquette, toujours traduit en France chez Folio Junior: "Loup Solitaire", "Quête du Graal", "Défis et Sortilèges", "Dragon d'or"... Chaque série permettait au lecteur de se replonger dans un même univers cohérent, selon que sa préférence allait à l'aventure, au mystique, au policier, à la SF, au fantastique, au merveilleux, à l'historique...
Dans mon souvenir, la qualité littéraire n'était pas l'objectif principal de ces bouquins mais à mon âge, je voulais de l'évasion et du fantastique. On m'en apportait avec en plus la possibilité incroyable de pouvoir être soi-même un personnage de l'histoire que j'étais en train de lire. C'est certainement ces mêmes arguments qui ont plu à beaucoup d'autres lecteurs, assurant le succès de cette gamme de livres pendant une bonne dizaine d'années. Pour ceux qui veulent en apprendre davantage ou se replonger dans un trip nostalgique et gentiment régressif, rendez-vous sur ce site.
La période des "Livres dont vous êtes le héros" m'a donc occupé un moment (je dirai une paire d'années) et puis je m'en suis lassé. J'ignore où sont passés ces livres, au fond d'un carton dans le grenier de mes parents ou bien égarés ou encore donnés ?
Mais à la fin de ces années 80, je m'apprête à vivre ma première révolution de lecteur... (à suivre)
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