vendredi 9 septembre 2016

MANX : Journal de bord - Episode 1

Comme je l'annonçais le 1er Septembre, j'ai activé la phase de démarrage de mon nouveau projet de roman, dont le nom de code pendant les (12,18,24?) prochains mois sera "MANX". Je choisis toujours un nom de code pour un projet d'écriture car trouver le titre définitif m'apparaît toujours comme quelque chose de compliqué et pas très important à ce stade. Bref, ce n'est pas la priorité. 

Je souhaite profiter de ce projet d'écriture au long cours pour tenir un journal de bord régulier de cette aventure que représente l'écriture d'un roman, et ce pour deux raisons:
- garder une trace de mes questions, doutes, obstacles et étapes dans le processus de création (ça me sera utile plus tard).
- le partager pour ceux qui pourraient trouver ça intéressant.
Une méthode ?  
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est utile de rappeler une de mes convictions sur l'acte d'écrire une histoire longue : Il est impossible d'y parvenir sans méthode... mais il n'y a pas de méthode ! 
Alors les anglo-saxons, américains en tête, vous diront que si, justement, il y en a une de méthode, même qu'elle s'apprend en cursus universitaire de creative writing et qu'il y a plein d'ouvrages disponibles sur la question. Ouais... Ben peut-être bien mais moi j'ai besoin d'expérimenter et tâtonner pour trouver la meilleure façon de faire pour mon cas personnel dans une situation donnée. Parce que je ne crois pas en l'industrialisation du processus de création. Certes je n'écris pas de la grande littérature, je fais dans le populaire mais il n'empêche, on peut faire dans l'écriture de gare et vouloir malgré tout suivre une démarche d'artisanat.
Chaque livre que l'on écrit constitue une aventure particulière. L'auteur est une personne différente à chaque démarrage de projet et elle sera une nouvelle personne à la fin. Pas forcément mieux, ni pire (quoi que...) mais en tous les cas, l'écriture d'un bouquin doit nous faire changer. C'est l'une des conséquences de l'acte d'écrire et cela contribue à l'intérêt de cette activité solitaire et difficile. Il faut bien qu'il y est une contrepartie!

Certains auteurs se lancent directement dans l'écriture de leur roman sans trop s’appesantir sur le chantier de préparation. Ou de façon minimale, en ayant simplement en tête quelques points de structure... De mon côté j'en suis incapable, j'ai besoin de travailler la préparation du roman en y passant du temps.
Depuis fin 2014 que je me suis remis sur des longs récits, je me suis documenté sur divers sites et blogs d'auteurs versés dans les méthodologies des uns et des autres. Après trois romans restés au fond d'un tiroir, finis certes mais que j'estimais trop faibles, je devais progresser dans le chantier des préparatifs à l'écriture. Confrontant les expériences, testant à l'occasion de "Brûler à Black Rock" les possibilités offertes jusqu'à trouver un processus qui me convienne. Celui-ci n'a rien d'idéal mais il me permet de m'y retrouver pour cadrer le démarrage d'un projet d'écriture, ce qui n'a rien d'une sinécure. Et puis comme déjà annoncé plus haut : LA méthode n'existe pas !

Phase 1 - L'incubation 
Avant toute chose il n'y a rien. Et encore avant le rien, il y a l'incubation. J'appelle ça ainsi, parce que ça me plait bien comme terminologie mais aussi pour ce côté viral que je ressens tout à fait. Là, on est très loin, très très loin de savoir à quoi ressemblera le prochain roman mais on commence à se demander sur quels thèmes on aimerait écrire. On reste dans le flou, dans le vague, dans les songes sans formaliser quoi que ce soit.
Les idées qui assaillent l'esprit à n'importe quel moment et qui invitent à la rêverie sont toujours bonnes à prendre. Et elles débarquent n'importent quand. En plus à ce stade là, il n'est pas question de prendre des notes ou de poser les choses, je laisse ce qui me sert de cerveau stocker tout ça dans des coins disparates de ma tête, ça ressortira plus tard. 
Pour ce projet "Manx", la phase d'incubation a commencé en février 2016 environ, alors que j'étais au milieu du gde l'écriture de "Brûler à Black Rock" et loin d'en avoir terminé (pour être clair : j'en bavais des carrés de chapeaux et je n'avais pas l'esprit clair pour m'intéresser au bouquin d'après, alors j'ai fais confiance à la banquette arrière de mon cerveau !)
La phase d'incubation s'est interrompue avec la publication de "Brûler à Black Rock", c'est à dire en août 2016, lorsque mon esprit a eu le feu vert de ma conscience pour basculer en mode "prospection". 

Phase 2 - La prospection
Là, je commence à rassembler tous les flashes qui ont laissé ungatif dans tous les coins de ma tête, je me pose à une table et je dresse une carte heuristique de tous les thèmes que m'inspirent ces flashes. Le but est de laisser l'esprit aller à la découverte de ce que je ne sais pas encore, farfouiller par associations d'idées pour trouver des pistes d'écriture, découvrir des amorces, des atmosphères, des images. Tout ne sera pas utilisé, peut être que seulement 10% de ces idées seront reprises mais pour l'instant je prospecte, je lance une ligne dans un lac inconnu et j'attends de voir ce qui mord et ce que je ressors.
Pour "Manx", j'ai assemblé quatre feuilles A4 et j'ai utilisé quatre couleurs pour rattacher ensemble les concepts de la même famille correspondant aux thèmes majeurs qui sont apparus. J'ai pris mon temps, environ trois séances d'une heure pour finaliser la carte. Et voilà à quoi ça ressemble :
Cette carte est maintenant affichée au mur de mon bureau, juste devant la chaise en osier où je vais écrire pendant des heures dans les mois à venir. Et elle me sert pour la Phase suivante que je décrirai dans un prochain article...

... à suivre !
 

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