Avec le progrès technologique et la miniaturisation des composants qui parait sans fin, n'importe qui ou presque peut maintenant s'offrir un support informatique pour écrire. C'est plutôt une bonne nouvelle. Et d'ailleurs le net déborde de blogs tenus par des auteurs du quotidien qui tapent frénétiquement de leurs doigts sur les claviers d'ordinateurs portables ou de tablettes, de smart phones et de tout autre dérivé à la con. Il parait même que certains écrivent des bouquins sur leurs téléphones pendant les trajets de métro pour aller au boulot. S'éclater la rétine sur un si petit écran et obliger ses doigts à un tel exercice d'assouplissements et de gymnastique me parait d'un inconfort total. Quand j'écris un texto (ne me parlez pas de SMS ou d'un autre acronyme bidon) c'est que j'y suis contraint et rédiger deux lignes sur le clavier virtuel de mon téléphone s'apparente à un calvaire.
En 2015, j'ai écrit le premier jet de "Brûler à Black Rock" sur deux cahiers de 160 pages ZAP book achetés dans une papeterie.
Leurs avantages :
- un encombrement réduit qui me permettait de les emporter tous les jours dans mon petit sac à dos et d'écrire dans le train pour les trajets bureau domicile.
- des feuilles vierges sans ligne ni carreaux qui ont tendance à me brider
Leurs inconvénients :
- le format réduit c'est bien mais ça oblige à écrire sur des petites feuilles qui donnent une vision étriquée du premier jet.
- la manipulation peu pratique lors de la relecture et de la réécriture avec une tranche épaisse et rigide qui bride l'utilisation.
Pour "MANX" j'ai décidé de m'aérer l'esprit et de passer sur des feuilles volantes blanches classiques, une ramette de papier de 500 feuilles posée sur mon bureau, une boite de stylos Paper Mate Flair M (excellent) et vogue !
Certains trouvent qu'écrire à la main est une perte de temps, surtout avec les progrès des ordinateurs portables et des traitements de texte tels que Scrivener que j'ai adopté. Pas pour moi ! Ecrire doit rester un plaisir avant tout et rien ne vaut le papier et le stylo, surtout pour un premier jet qui constitue le brouillon du roman que l'on souhaite écrire. Ce serait comme de dresser les plans d'une cabane directement avec un logiciel spécialisé. Il me manquerait une dose d'improvisation et de contact avec la matière, la sensualité du contact de la peau contre la page. Quand on n'est plus connecté à rien, sans écran, sans artifice entre sa conscience et sa main, en liaison directe, organique et vraiment libre. On aura bien le temps de tapoter ensuite quand il s'agira de faire le deuxième jet. D'ailleurs je vais bientôt investir dans un nouvel ordinateur portable...
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